Accueil Infos locales

Dans les Hauts-de-France plus qu’ailleurs, les femmes sont les premières victimes de la pauvreté

Le Secours catholique vient de publier son rapport annuel sur l’état de la pauvreté en France. Les femmes sont les plus touchées. Dans les Hauts-de-France, le phénomène est d’autant plus vrai. Exemple dans l’Oise.
Journaliste web au Courrier picard et à l'Aisne nouvelle
Temps de lecture: 2 min

Laure Cope a 48 ans. Elle a poussé la porte du Secours catholique de Pont-Saint-Maxence (Oise) pour la première fois en octobre 2022. « J’en ai eu besoin pour manger. Ne pas avoir à manger seule, c’est un fait, mais avec des enfants, ce n’est pas possible », explique la quadragénaire.

Dans son rapport sur l’état de la pauvreté en France en 2023, publié le 14 novembre, le Secours catholique pointe la place des femmes, premières victimes de la pauvreté. En 2022, à l’instar de Laure Cope, 62,5 % des personnes françaises accueillies par l’association dans la région Hauts-de-France étaient des femmes. Un des taux les plus élevés de métropole, juste après la région Provence-Alpes-Côtes d’Azur (64,6 %), et supérieur à la moyenne nationale (59,8 %).

Le Secours catholique met un point d’honneur à montrer les taux de femmes étrangères. Les Hauts-de-France compte 53,5 % de femmes parmi les personnes étrangères accueillies dans les structures de la région. La moyenne nationale est de 55,4 %.

Ces données ont été récoltées par l’association « via les fiches statistiques extraites d’un échantillon représentatif des dossiers d’accueil ». Le rapport insiste sur l’aggravation générale de la pauvreté et la place des femmes. En septembre, le Secours populaire avait alerté sur « le renoncement des Français à vivre dignement » dans son baromètre sur la pauvreté.

Pour le Secours catholique, « dans les régions où le taux de pauvreté est le plus élevé, les femmes françaises sont en première ligne et sont surreprésentées dans les accueils. » Selon les chiffres de l’Insee, en 2018, les Hauts-de-France font partie des régions où le niveau de vie médian est le plus faible.

Avec des disparités par département au sein d’une même région. L’Oise a le taux de pauvreté le plus bas de la région Hauts-de-France avec 12,9%. La Somme atteint les 16,4% et l’Aisne 18,4%. Les départements du Nord et du Pas-de-Calais dépassent les 19%

Si l’Oise compte le plus faible taux de pauvreté, la responsable départementale du Secours catholique, Hélène Bernard, ne minimise pas les chiffres concernant l’accueil des femmes. « Les chiffres de l’Oise sont semblables au taux national », commence-t-elle.

Près de 20.000 foyers sont aidés dans le département. « Quand c’est un couple, c’est souvent la femme qui vient, remarque la responsable. Et pour les femmes seules, c’est la double peine. » Des parcours de vie compliqués : victimes de violences, séparées ou veuves.

Laure Cope a perdu son conjoint en 2018. « Ça a été très compliqué d’accepter la mort de mon mari », témoigne-t-elle. La mère de cinq enfants qui vivait dans le Gers a déménagé dans l’Oise. Elle se désocialise peu à peu.

La solitude, l’alcool et le début du combat pour se relever quand une assistante sociale lui propose de se mettre en relation avec le Secours catholique. « On m’a apporté une aide matérielle mais aussi une aide psychologique et mentale », estime la quadragénaire. Un an après, Laure Cope n’a plus besoin de l’aide alimentaire et est devenue bénévole.

Sélectionnez votre commune favorite

Créez votre compte pour profiter gratuitement de 14 jours d'accès illimité aux contenus numériques et personnaliser vos préférences