Marseille : les membres de la mafia nigériane "Arrow Bagas" condamnés à des peines de 2 à 10 ans de prison

Le procès des Arrow Bags, entamé lundi, se poursuit jusqu'au 24 novembre au tribunal judiciaire de Marseille.

Le procès des "Arrow Bagas", entamé lundi, a connu sa conclusion ce vendredi au tribunal judiciaire de Marseille.

Photo illustration F.S.

Marseille

15 membres de ce gang ultra-violent comparaissaient depuis trois semaines pour des faits de viols, de violences, de proxénétisme et de trafics multiples (armes, squats, migrants…).

Les ordres de maintien en détention et mandats d’arrêt ont plu ce matin au tribunal correctionnel de Marseille où était rendu le délibéré du procès des "Arrow Bagas", la branche marseillaise d’une redoutable mafia nigériane. Depuis le 6 novembre dernier, 15 prévenus comparaissaient devant la justice pour des faits de proxénétisme aggravé, de trafic de migrants, d’armes et de deux viols en réunion d’une particulière gravité notamment. Onze d’entre eux étaient présents ce matin.

Six prévenus ont été condamnés à 10 ans de prison, un à 8 ans, deux à 7 ans, deux à 6 ans, deux à 5 ans, un an 3 ans. Toutes ces peines ont été assorties de maintiens en détention ou de mandats d’arrêt. Un seul a échappé à l’incarcération, condamné à 4 ans de prison dont 2 ans ferme, une période qu’il a déjà purgée en détention provisoire.

L’annonce du délibéré s’est faite dans une ambiance relativement calme, résignée. L’un de "Arrow Bagas" portait un chapelet blanc en plastique autour du cou, un autre a pleuré en entendant la sentence.

4 à 10 ans de prison requis

Tous, tout au long de ce procès fleuve de trois semaines, ils ont clamé leur innocence et leur ignorance, expliquant leur appartenance au clan lorsqu’ils la reconnaissent, par une contrainte exercée par le réseau. Le procès avait notamment été marqué par le témoignage courageux, le premier jour, de l’une des prostituées, victime d’un effroyable viol collectif. Il a aussi permis d’explorer les ramifications de ce gang né d’une confrérie universitaire dans les années 80, devenu un réseau ultra-violent, structuré et marqué par des rites d’initiation et d’appartenance occultes.

La procureure Marion Luna avait requis ce lundi 4 à 10 ans de prison à l’encontre des 15 prévenus, sollicitant la peine maximale pour les suspects de viol.