VIH en Afrique du Sud: «C’est la première fois que nous observons une baisse du nombre de cas»
L'Afrique du Sud a connu une baisse du nombre de personnes atteintes du VIH sur les cinq dernières années. Ces résultats sont encourageants alors que l'Afrique du Sud représente à elle seule un tiers des cas africains, avec plus de 85 000 décès annuels dus au Sida, lors de ces dernières années. Entretien avec le docteur Sean Jooste de l'équipe du Human Sciences Research Council (HSRC), l'institut public sud-africain qui a mené les études scientifiques sur le terrain.
Publié le :
RFI : En quoi ces nouvelles données permettent-elles de voir un changement concernant le VIH en Afrique en Sud ?
Sean Jooste : Nous avons commencé ces études en 2002, c’est le 6e rapport que nous publions et c’est la première fois que nous observons une baisse du nombre de cas. Dans le passé, nous avons toujours vu au contraire une augmentation constante du nombre de porteurs du VIH.
En 2017, 14% de la population était porteuse du virus, 12,7% en 2022. Nous sommes donc passés de 7,9 à 7,8 millions de porteurs. C’est 100 000 personnes de moins. Donc c'est prometteur, mais, il faut le reconnaitre, il y a toujours beaucoup trop de personnes qui vivent avec le Sida dans le pays.
Quels sont les objectifs désormais ?
La baisse de l’utilisation des préservatifs est un vrai problème. Particulièrement pour les individus qui ont plusieurs partenaires. Et l’utilisation des préservatifs est aussi un problème au niveau des jeunes générations, si l’on veut progresser, nous devons cibler ces jeunes.
Malgré tout, nous avons aussi vu des progrès : notamment une baisse du taux de contamination au VIH au sein de ces jeunes générations. C’est d’ailleurs la première fois que l’on constate cette diminution. Donc l’un de nos objectifs, de nos priorités : c’est de continuer, que ces gains, ces progrès se confirment.
Autre élément, nous devons nous concentrer sur les personnes qui vivent avec le Sida. Et ce sera l’une des clefs de la réussite, il faut que ces malades aient accès aux traitements en permanence. C’est d’ailleurs l’une des priorités des ONG qui sont sur le terrain. Et tous les efforts doivent être faits pour que les malades du VIH connaissent ce dispositif médical et aient accès aux traitements.
À lire aussiEn Afrique du Sud, une injection préventive contre le VIH séduit déjà les autorités
NewsletterRecevez toute l'actualité internationale directement dans votre boite mail
Je m'abonne