Depuis le Brexit, le 31 janvier 2020, la règle de libre circulation des personnes au sein de l’Union européenne ne s’applique plus au Royaume-Uni. Les ressortissants de l’Union peuvent désormais se rendre en visite dans le pays pour six mois sans visa, tandis que les Britanniques peuvent passer quatre-vingt-dix jours au maximum sur une période de cent quatre-vingts jours sur le continent. Mais les citoyens européens doivent avoir un visa s’ils veulent travailler au Royaume-Uni. Et, depuis octobre 2021, ils ne peuvent plus voyager outre-Manche simplement munis d’une carte d’identité, et la détention d’un passeport est obligatoire. Les résidents permanents et les personnes installées durablement au Royaume-Uni avant le Brexit ne sont pas soumis à ces règles.

Ces règles sont parfois mal connues ou mal comprises par les Européens. Mais les autorités britanniques font aussi du zèle, explique le Guardian. En effet, selon les derniers chiffres du ministère de l’Intérieur, le nombre de ressortissants européens refoulés à la frontière a été multiplié par cinq depuis le Brexit. Si les Roumains et les Bulgares sont les plus concernés, le nombre de Français interdits d’entrée est passé de 92 en 2019 à 426 en 2023. Selon le quotidien, cela est en partie dû à “l’hostilité manifestée par les responsables des autorités frontalières face à l’accord entre l’UE et le Royaume-Uni”, des autorités qui abuseraient de leur “pouvoir discrétionnaire” et soumettraient des voyageurs à “des expériences traumatisantes et humiliantes”. De leur côté, les diplomates de Bruxelles disent avoir reçu plusieurs rapports indiquant que les agents frontaliers n’étaient pas bien informés des exemptions en vigueur pour les citoyens de l’UE résidant déjà dans le pays.