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SNCF : pas suivi par les autres syndicats, SUD-Rail renonce à la grève à Noël

Réunis en intersyndicale mardi, les syndicats de la SNCF n’ont pas validé l’idée d’une grève pendant les fêtes de fin d’année pour faire pression sur la question des salaires. Instigateur de l’idée, SUD-Rail renonce à lancer un mouvement.
par LIBERATION et AFP
publié le 29 novembre 2023 à 12h27
(mis à jour le 29 novembre 2023 à 12h29)

Il n’y aura pas de grève des trains à Noël. Le syndicat SUD-Rail, qui avait agité la possibilité d’un mouvement social pendant les fêtes de fin d’année, n’a pas convaincu les autres syndicats cheminots convoqués en intersyndicale mardi 28 novembre. Selon plusieurs participants à la réunion, la CGT-Cheminots, l’Unsa-Ferroviaire et la CFDT-Cheminots ont tous rejeté la possibilité de faire la grève à Noël pour faire pression sur la direction de la SNCF sur la question des salaires. Le syndicat SUD-Rail renonce à son tour à l’idée de lancer ce mouvement social.

Sans union, un dirigeant syndical jugeait mardi auprès de l’AFP «peu probable de voir un syndicat lancer seul un mouvement de grève». A raison. Ce mercredi matin, SUD-Rail a annoncé ne pas appeler «à la grève pour les fêtes d’année. Ses adhérents ont voté non à une très large majorité», rapporte Victor Joanin, journaliste de RMC sur X (ex-Twitter). Erik Meyer, secrétaire fédéral du syndicat, avait rappelé mi-novembre la nécessité de l’union pour «décider le plus unitairement possible de ce qu’on met en face de la direction pour aller chercher mieux».

SUD-Rail, troisième syndicat du groupe ferroviaire, disait alors souhaiter «construire une puissante mobilisation, exclusivement sur le sujet des salaires» à l’approche des fêtes de fin d’année. La direction de la SNCF a proposé une «augmentation moyenne» des salaires de 4,6 % pour l’année 2024, dont 1,8 % d’augmentation générale. Selon le DRH, Philippe Bru, avec les augmentations accordées en 2022 et 2023, les salaires auront progressé de 17 % en moyenne sur trois ans si la proposition pour 2024 est appliquée. Un chiffre qualifié par SUD-Rail de «plan de communication» malhonnête.

Rendez-vous en janvier ?

Si grève n’a pas lieu pour les fêtes de fin d’année, elle n’est pas pour autant mise au rebut. «On a convenu de se revoir en janvier pour peut-être construire un mouvement sur les salaires à ce moment-là», a confié à l’AFP une source syndicale. D’après un autre participant à la réunion de mardi, les fédérations cheminotes se sont mises d’accord pour écrire une lettre à la direction du groupe ferroviaire, exigeant l’ouverture de négociations annuelles obligatoires pour l’année 2025 dès le premier trimestre 2024. Une manière de maintenir la pression sur la direction sur la question des rémunérations.

Soupir de soulagement du côté du ministère des Transports ? Clément Beaune, qui redoutait de revivre les grèves de Noël de 2022, était déjà monté au créneau. Invité sur le plateau du Grand Jury RTL-Le Figaro-M6-Paris Première ce dimanche, le ministre délégué aux Transports avait jugé qu’une grève serait «incompréhensible». L’année dernière, seule la CFDT avait signé l’accord sur les négociations annuelles obligatoires. Une grève des contrôleurs, lancée en dehors de tout cadre syndical, avait ensuite provoqué des perturbations massives en plein week-end de Noël.

Ce mardi, l’ensemble des syndicats a également été reçu par la direction de la SNCF pour aborder la question des compensations financières accordées aux cheminots pendant la période des Jeux olympiques. Ces derniers sont fortement incités à décaler leurs congés estivaux pour assurer une offre suffisante de transport pendant la durée de la compétition. Un participant à la réunion rapporte, lui, que «les négociations [avec la direction] n’en sont qu’à leur début et on a convenu de se revoir début janvier».

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