Pour une tonne de CO2 évitée par les véhicules électriques, les SUV en émettent 30

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Pour une tonne de CO2 évitée par les véhicules électriques, les SUV en émettent 30

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Une action de Greenpeace à Berlin en mars 2023 pour protester contre la multiplication des SUV
Une action de Greenpeace à Berlin en mars 2023 pour protester contre la multiplication des SUV
© AFP - Paul Zinken / DPA / dpa Picture-Alliance

Selon un rapport publié par Greenpeace, les ventes croissantes de SUV par trois constructeurs annulent complètement les avantages climatiques des véhicules électriques vendus par ces mêmes constructeurs. Ces véhicules, bien plus polluants, ont un effet désastreux qui annule les autres efforts.

"Il est temps pour l'industrie automobile d'arrêter le greenwashing", estime Erin Choi, de Greenpeace Asie,  dans un communiqué publié par l'ONG. "Hyundai, Volkswagen et les autres constructeurs doivent réduire la taille de leurs flottes de SUV en même temps qu'ils électrifient." Car actuellement, les SUV ne se contentent pas de limiter les avantages du développement des véhicules électriques : ils les annulent purement et simplement.

Selon  le rapport publié par Greenpeace Asie, l'ensemble des SUV ont émis en 2021 plus de 900 millions de tonnes de CO2 sur la route. Si l'on analyse les émissions liées en 2022 aux SUV mis en circulation par le sud-coréen Hyundai-Kia, de l'allemand Volkswagen et du japonais Toyota, on se rend compte qu'elles sont 30 fois plus importantes que celles évitées par l'utilisation de véhicules électriques de ces mêmes constructeurs. Leurs SUV ont émis 298 millions de tonnes de CO2 l'an passé, contre 9 millions de tonnes évitées par leurs véhicules électriques.

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L'étude ne prend toutefois en compte que les émissions de CO2 générées sur route (et pas celles liées à la production, qui peuvent être importantes dans le cas de la fabrication de véhicules électriques). Mais selon Greenpeace, les véhicules électriques génèrent dans la plupart des cas moins d'émissions sur l'ensemble du cycle de vie, et les émissions sur route représentent "de 70 à 80%" du total par véhicule.

La proportion de SUV vendus ne cesse d'augmenter

Pour rouler, un SUV a besoin de plus d'énergie que les autres véhicules de par sa taille plus imposante, plus difficile à faire bouger. Ce qui implique une consommation de carburant et des émissions de CO2 plus importantes.

La logique voudrait donc, en pleine crise climatique, que la proportion de SUV soit revue de toute urgence à la baisse... Mais c'est tout le contraire qui se produit actuellement. Le nombre de SUV en circulation dans le monde est passé, en 12 ans, de 50 millions à 330 millions d'exemplaires. La proportion de SUV dans les ventes de véhicules est aussi passée, en dix ans, de 15,4 % à 40,8 %.

Une hausse qui concerne la plupart des constructeurs. Que ce soit chez Toyota, Volkswagen, Hyundai-Kia, Stellantis et GM, les ventes annuelles de SUV augmentent de manière constante depuis dix ans. Et leurs émissions de CO2 avec.

"Les plus grands constructeurs automobiles mondiaux se lancent à corps perdu dans la fabrication de SUV, poussant encore davantage la planète vers la catastrophe climatique", dénonce Erin Choi. Plus largement, Greenpeace appelle à une fin de la vente de véhicules thermiques en 2030 au niveau mondial, et en 2028 en Europe.

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