Le préfet de police de Paris, Laurent Nuñez, a annoncé, mercredi 29 novembre, qu’il allait interdire un rassemblement prévu pour vendredi 1er décembre soir au cœur de Paris, lancé à l’appel d’un groupuscule d’ultradroite en hommage à Thomas, adolescent de 16 ans tué lors d’une fête de village à Crépol, dans la Drôme.
« Nous avons des rassemblements qui sont annoncés, l’un devant la Sorbonne, à l’appel d’un certain nombre d’organisations d’ultradroite. Evidemment, je vais l’interdire », a-t-il dit en marge d’une conférence de presse sur la sécurité des JO 2024. « Dans ce type de rassemblement, on a des propos tenus qui sont des propos d’incitation à la haine et à la violence », a-t-il poursuivi pour justifier cette interdiction.
Le rassemblement prévu vendredi soir a été lancé par Les Natifs, l’un des héritiers de Génération identitaire, dissous en mars 2021. Initialement prévu devant la Sorbonne, il a été déplacé place du Panthéon, a annoncé mercredi soir le groupuscule sur les réseaux. « Au-delà déjà, en soi, du trouble à l’ordre public que représente le fait de tenir ce type de propos, il y a des troubles à l’ordre public matériel, on a bien vu ce qu’il s’est passé à Lyon, à Romans-sur-Isère. Donc, forcément, je vais interdire ce rassemblent », a poursuivi M. Nuñez.
Un « regain des rassemblements d’ultradroite »
Depuis la mort de Thomas, 16 ans, poignardé à la fin d’un bal de village à Crépol (Drôme), drame pour lequel neuf jeunes ont été mis en examen, des appels à se rassembler en France émanant de groupes d’ultradroite se multiplient sur les réseaux sociaux.
Le week-end dernier, une centaine de militants cagoulés venus de différentes villes se sont rassemblés violemment dans les rues de Romans-sur-Isère dans le but d’en « découdre » avec les jeunes du quartier de la Monnaie, d’où sont issus plusieurs des mis en cause dans la mort de Thomas.
Lundi soir, huit personnes ont aussi été interpellées, soupçonnées d’avoir participé à un cortège non déclaré dans le centre-ville de Lyon. A Paris enfin, six membres de la mouvance hooligan affiliés à l’ultradroite, dont quatre fichés S, ont été interpellés lundi soir lors d’un regroupement de supporters du Paris Saint-Germain.
« Il y a un regain des rassemblements d’ultradroite aussi à Paris. Nous sommes extrêmement attentifs », a insisté le préfet. Le ministre de l’intérieur, Gérald Darmanin, a annoncé mardi demander la dissolution de trois groupuscules d’ultradroite, parmi lesquels la Division Martel.
Contribuer
Réutiliser ce contenu