Le Japon et l'Europe réussissent un pas crucial vers le Graal de la fusion nucléaire
Le plus grand réacteur expérimental à fusion nucléaire du monde a été inauguré, ce vendredi, au nord de Tokyo. Les chercheurs progressent vers la création d'une électricité décarbonée, générée en recréant la réaction physique qui fait briller et chauffer les étoiles.
Par Yann Rousseau
Dans une machine haute de cinq étages, sorte de sphère autour d'un tore géant, les chercheurs japonais et européens viennent de réussir à générer, pour la première fois et pendant dix secondes le plasma - un nuage de gaz ionisé - nécessaire à la production, dans le futur, d'une énergie par fusion nucléaire. A une température de plus de 15 millions de degrés Celsius.
« Ce qui se passe ici aujourd'hui va avoir demain un impact sur la création de l'énergie de fusion pour l'humanité », s'est enthousiasmé Marc Lachaise, le directeur de « Fusion For Energy », venu assister, ce vendredi, à l'Institut national japonais pour la science et la technologie quantiques (QST) d'Ibaraki, à l'inauguration de ce grand réacteur expérimental baptisé « JT-60SA ».
En collaboration avec Iter
Si plusieurs nations ont déjà réussi à créer du plasma , aucune n'avait encore réussi à en produire dans d'aussi grandes quantités. « Nous avons réussi à générer un volume record de 160 mètres cubes, insiste Satoru Higashijima, l'un des cadres du QST. C'est un record et nous allons aller encore plus loin ».
La génération de ce plasma doit permettre d'affiner les technologies utilisées dans Iter, le réacteur de fusion expérimental , deux fois plus grand, en cours de construction à Cadarache, en France, dans le cadre d'un projet de coopération internationale regroupant l'Union européenne et le Japon mais également la Chine, la Corée du Sud ou encore les Etats-Unis.
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« Le JT-60SA n'a pas vocation à produire de l'énergie mais à produire du plasma et à apprendre à le contrôler », insiste Sam Davis, l'un des chefs du projet, détaché sur place par l'organisation européenne Fusion for Energy.
« Les connaissances que nous accumulons ici vont servir au développement d'Iter puis de son successeur Demo », détaille le chercheur. La machine Demo utilisera, à l'horizon 2050, la chaleur phénoménale que permet la fusion pour produire de la vapeur puis de l'