terrorismeUn attentat à la bombe lors d’une messe fait trois morts aux Philippines

Philippines : Daesh revendique un attentat à la bombe lors d'une messe catholique

terrorismeL’attentat s’est produit pendant une messe dans le gymnase d’une université d’Etat de Marawi, la plus grande ville musulmane du pays
Des militaires philippins sur les lieux d'un attentat à la bombe, à Marawi le 3 décembre 2023.
Des militaires philippins sur les lieux d'un attentat à la bombe, à Marawi le 3 décembre 2023. - Merlyn MANOS / AFP
20 Minutes avec AFP

20 Minutes avec AFP

Mise à jour de 18h39 avec la revendication de l'Etat islamique

Les Philippines sont ce dimanche tragiquement touchées par le terrorisme. Au moins quatre personnes ont été tuées et une cinquantaine d'autres blessées dans une explosion pendant une messe dans le gymnase de l'université d'Etat de Mindanao, à Marawi, la plus grande ville musulmane du pays, a déclaré le chef de la police régionale, Allan Nobleza.

Daesh a revendiqué, cet après-midi, l'attentat. « Les soldats du califat ont fait détoner un engin explosif sur un grand rassemblement de chrétiens (...) dans la ville de Marawi », a affirmé le groupe djihadiste dans un communiqué publié sur ses chaînes Telegram.

Les cours suspendus

L’université d’État de Mindanao a publié une déclaration condamnant « l’acte de violence », tout en suspendant les cours et en déployant davantage de personnel de sécurité sur le campus. « Nous sommes solidaires de notre communauté chrétienne et de toutes les personnes touchées par cette tragédie », a déclaré l’université.

Le maire de la ville de Marawi, Majul Gandamra, a pour sa part exhorté les membres des communautés musulmane et chrétienne à rester unis. « Notre ville est depuis longtemps un symbole de coexistence pacifique et d’harmonie, et nous ne permettrons pas que de tels actes de violence éclipsent notre engagement collectif en faveur de la paix et de l’unité ». Des photos publiées sur la page Facebook du gouvernement provincial de Lanao del Sur montrent le gouverneur Mamintal Adiong rendant visite aux « victimes blessées dans l’attaque à la bombe » dans un établissement médical.

Un pacte de paix pas encore complètement respecté

L’attentat est survenu après une frappe aérienne de l’armée philippine, vendredi, qui a tué 11 militants islamistes de l’organisation Dawlah Islamiya-Philippine à Mindanao. Allan Nobleza a précisé que la police enquêtait afin de déterminer si l’attaque de dimanche était liée à cette opération militaire. L’armée avait d’ailleurs déclaré samedi que l’organisation islamiste avait prévu d’organiser des attaques dans la province de Maguindanao del Sur.

Lanao del Sur et Maguindanao del Sur font partie de la région autonome Bangsamoro en Mindanao musulmane. Les attaques de militants contre des bus, des églises catholiques et des marchés publics sont une caractéristique des troubles qui secouent la région depuis des décennies.

En 2014, Manille a signé un pacte de paix avec le plus grand groupe rebelle du pays, le Front moro de libération nationale, mettant ainsi fin à leur sanglante insurrection armée. Mais il reste de petites bandes d’insurgés musulmans opposés à l’accord de paix, y compris des militants ayant fait allégeance au groupe État islamique (EI). Des rebelles communistes opèrent également dans la région.

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