Israël envisagerait d’inonder les tunnels du Hamas dans la bande de Gaza afin d’obliger les combattants du mouvement islamiste palestinien à sortir de ses souterrains, révèlent des officiels américains au quotidien The Wall Street Journal.

À la mi-octobre, l’armée israélienne a “assemblé un système de pompes” non loin du camp de réfugiés d’Al-Chati, situé sur le littoral nord de l’enclave palestinienne, explique le quotidien américain. Ces machines ont la capacité de pomper l’eau de la Méditerranée au rythme de milliers de mètres cubes par heure jusque dans ces tunnels, qui pourraient ainsi être “inondés en quelques semaines”.

Selon une personne au fait du projet citée par le Wall Street Journal, cette inondation contraindrait “les combattants du Hamas, et éventuellement les otages, à sortir”.

À Gaza, le Hamas a mis en place sous l’ensemble du territoire tout un système de tunnels, où un grand nombre de combattants et de dirigeants auraient trouvé refuge et où se trouveraient encore une grande partie des otages enlevés le 7 octobre.

Une efficacité incertaine

D’après le Wall Street Journal, cette option, toujours sur la table, aurait été présentée par l’État hébreu aux États-Unis au début de novembre, “donnant lieu à une discussion mettant en balance la faisabilité et l’effet sur l’environnement avec la valeur militaire de la mise hors service des tunnels”.

D’abord, la faisabilité. “Il est impossible de savoir si le pompage sera efficace, car nous ne savons pas comment l’eau de mer s’écoulera dans des tunnels où personne n’a jamais pénétré auparavant”, explique la source ayant connaissance du projet.

D’autant que l’étendue du “métro de Gaza” est difficile à mesurer. Le dimanche 3 décembre, Tsahal a annoncé avoir découvert 800 puits de tunnels depuis le début de ses opérations à Gaza, dont 500 ont été mis hors service, mais, comme l’explique le journal américain, les Israéliens “savent que le réseau est plus important que cela”. D’après le Hamas, son réseau souterrain mesure des centaines de kilomètres de souterrains.

Ensuite, l’effet sur l’environnement. Un tel projet aurait des effets importants sur les nappes aquifères qui alimentent la bande de Gaza, notamment en eau potable déjà fortement salinisées, explique un premier expert au journal. Et un autre met en garde contre les effets sur le système d’égouts et les infrastructures d’approvisionnement en eau.

D’après les officiels américains, “Israël n’a pas encore pris la décision finale d’aller de l’avant, ni exclu ce projet”.