“Le chef de l’ONU estime que la guerre provoque une catastrophe dont Gaza ne se remettra peut-être jamais”, résume la BBC. António Guterres a adressé, mercredi 6 décembre, une lettre au Conseil de sécurité, “où il souligne que la situation se détériore rapidement” dans le territoire pilonné par Israël, “avec des conséquences potentiellement irréversibles pour les Palestiniens et pour la sécurité dans toute la région”, rapporte la chaîne britannique.

Le secrétaire général met en garde contre un “effondrement total de l’ordre public bientôt” à Gaza. “Avec les bombardements constants des forces armées israéliennes, et en l’absence d’abris ou du minimum pour survivre, je m’attends à un effondrement total de l’ordre public bientôt en raison des conditions désespérées, ce qui rendrait impossible une aide humanitaire même limitée”, écrit-il.

Invocation de l’article 99 de la Charte des Nations unies

António Guterres indique avoir invoqué l’article 99 de la Charte des Nations unies, qui permet d’“attirer l’attention du Conseil” sur un dossier qui “pourrait mettre en danger le maintien de la paix et de la sécurité internationale”.

Il a ajouté, dans un message sur le réseau social X, que c’était la première fois qu’il le faisait depuis qu’il est devenu secrétaire général en 2017.

“Cette décision spectaculaire est […] une expression forte de sa frustration à l’égard du Conseil de sécurité”, décrypte la BBC, qui rappelle que si “la majorité des membres […] sont favorables à un cessez-le-feu”, les États-Unis, “alliés d’Israël et membres permanents disposant d’un droit de veto, ne le sont pas”.

Al-Jazeera voit aussi là “un geste rare et puissant […] qui oblige le Conseil de sécurité à se pencher sur la guerre de Gaza”. “António Guterres a invoqué ce qui est largement considéré comme l’outil diplomatique le plus puissant à sa disposition”, explique la chaîne qatarie.

Israël fustige le chef de l’ONU pour son “soutien” au Hamas

En réponse, peut-on lire sur le site du Times of Israel, l’État hébreu a fustigé le chef de l’ONU pour son “soutien” au Hamas, affirmant que son mandat “constitue un danger pour la paix mondiale”.

L’ambassadeur israélien à l’ONU, Gilad Erdan, a vivement critiqué António Guterres, l’appelant à “démissionner après que ce dernier a invoqué une clause rare et incité le Conseil de sécurité à discuter de la situation humanitaire à Gaza et à appeler à un cessez-le-feu entre Israël et le Hamas”.