Cet article vous est offert
Pour lire gratuitement cet article réservé aux abonnés, connectez-vous
Vous n'êtes pas inscrit sur Le Monde ?
A view of Leopard 2 tanks at a production line as German Chancellor Olaf Scholz and Defence Minister Boris Pistorius visit the future site of an arms factory where weapons maker Rheinmetall plans to produce artilleries from 2025, in Unterluess, Germany, Monday Feb. 12, 2024. (Fabian Bimmer/Pool Photo via AP)
Fabian Bimmer / AP

Léger rebond de l’aide internationale à l’Ukraine fin 2023

Par 
Publié le 07 décembre 2023 à 16h37, modifié le 05 mars 2024 à 16h33 (republication de l’article du 18 mai 2022 à 17h25)

Temps de Lecture 3 min.

Cet article initialement publié le 18 mai 2022 a été mis à jour le 19 février 2024 avec les dernières données disponibles.

Deux ans après le début de la guerre menée par les Russes en Ukraine, la dynamique du soutien occidental à Kiev est en perte de vitesse : les aides nouvellement engagées sont en baisse sur la période d’août 2023 à janvier 2024 par rapport à la même période de l’année précédente, selon le dernier rapport de l’Institut Kiel, publié jeudi 16 février. Et cette tendance pourrait se poursuivre alors que le Sénat américain a peiné à faire voter des aides, tout comme l’Union européenne a eu toutes les difficultés à faire adopter une aide de 50 milliards le 1er février, du fait du blocage hongrois. A noter que ces deux paquets d’aide ne sont pas encore pris en compte par l’institut Kiel, qui s’arrête en janvier 2024.

Les données de l’institut allemand montrent que le nombre de donateurs se réduit et se concentre autour d’un noyau de pays : les Etats-Unis, l’Allemagne, les pays du nord et de l’est de l’Europe, qui promettent à la fois une aide financière élevée et de l’armement de pointe, dont des avions F-16 et des chars Leopard allemands. Au total, depuis février 2022, les pays qui soutiennent Kiev se sont engagés à hauteur d’au moins 276 milliards d’euros sur le plan militaire, financier ou humanitaire.

Des aides à court terme qui diminuent dès l’été 2023
Ce graphique présente l’aide fournie par les Occidentaux à l’Ukraine par mois selon qu’elle est à court terme ou à long terme en milliards d’euros.

L’aide américaine littéralement stoppée

La période d’août 2023 à janvier 2024 marque le ralentissement des nouvelles aides engagées à court terme – des paquets d’aide financière ou militaire annoncés jusqu’ici régulièrement par les alliés de Kiev. Les livraisons états-uniennes « se sont arrêtées, étant donné qu’aucun nouveau plan de soutien n’a été adopté par Washington ». Elles ont été compensées en partie par la hausse des aides européennes, indique Christoph Trebesch, chef de l’équipe de l’Institut Kiel qui produit les données pour le suivi de l’aide à l’Ukraine.

« Avec l’approbation finale de l’aide de l’UE en faveur de l’Ukraine d’un montant de 50 milliards d’euros, l’aide financière à l’Ukraine semble assurée. C’est en revanche beaucoup moins clair en ce qui concerne l’aide militaire, où la dynamique s’est ralentie », ajoute M. Trebesch.

Union européenne et Etats-Unis en tête

Ce graphique représente le niveau de l'aide apportée à l'Ukraine, pour les 20 premiers pays du classement, en milliards de dollars.

En valeur absolue, les pays les plus riches se sont montrés les plus généreux. Les Etats-Unis sont de loin les premiers donateurs, avec plus de 75 milliards d’euros d’aide annoncés, dont 46,3 milliards en aide militaire. Les pays de l’Union européenne ont annoncé à la fois des aides bilatérales (64,86 milliards d’euros) et des aides communes provenant des fonds de l’Union européenne (93,25 milliards d’euros), pour un total de 158,1 milliards d’euros.

Norvégiens, Danois et Baltes généreux donateurs

Mais lorsque l’on rapporte ces contributions au produit intérieur brut (PIB) de chacun des pays donateurs, le classement change. Les Etats-Unis rétrogradent au vingtième rang (0,32 % de leur PIB), bien après des pays voisins de l’Ukraine ou d’anciennes républiques soviétiques amies. L’Estonie prend la tête des aides rapportées au PIB avec 3,55 %, suivie du Danemark (2,41 %) et de la Norvège (1,72 %). Le reste du top 5 est complété par la Lituanie (1,54 %) et la Lettonie (1,15 %). Les trois Etats baltes, qui ont tous des frontières communes avec la Russie ou son alliée la Biélorussie, font partie des donateurs les plus généreux depuis le début du conflit.

Les voisins de l’Ukraine et les ex-Républiques soviétiques donnent davantage

Cette carte choroplèthe représente, pourcentage du PIB, le niveau de l'aide à l'Ukraine en janvier 2024.

Pays agresseurs
Ukraine
Pays contributeurs à l'aide pour l'Ukraine
Non-affichés sur la carte

Au classement du pourcentage de PIB, la France est vingt-septième avec 0,07 % de son PIB, juste derrière la Grèce (0,09 %). L’aide fournie par Paris est en recul constant depuis le début de l’invasion de l’Ukraine par la Russie – la France était vingt-quatrième en avril 2023, et treizième à l’été 2022.

L’institut Kiel prévient que si les Etats-Unis devaient réduire leur aide à zéro sur la durée, « l’Europe devra doubler son aide militaire actuelle », et estime que c’est une question de « volonté politique » puisque les pays de l’UE n’ont pas dépensé plus de 1 % de leur PIB depuis 2021 pour aider Kiev.

Ces données présentent néanmoins quelques limites. L’Institut Kiel n’est pas en mesure de comptabiliser les dons privés ni l’aide fournie par des pays de manière indirecte par le financement d’organisations non gouvernementales, le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés, ou encore l’Unesco.

Ces chiffres ne prennent pas non plus en compte l’accueil des réfugiés, qui représente pour les pays limitrophes de l’Ukraine un effort important ; la Pologne a ainsi vu transiter sur son sol 17 millions de réfugiés ukrainiens (dont certains sont rentrés en Ukraine, et d’autres revenus) ; et la Roumanie, 3,9 millions. La France, elle, a accueilli 70 000 réfugiés.

Lecture du Monde en cours sur un autre appareil.

Vous pouvez lire Le Monde sur un seul appareil à la fois

Ce message s’affichera sur l’autre appareil.

  • Parce qu’une autre personne (ou vous) est en train de lire Le Monde avec ce compte sur un autre appareil.

    Vous ne pouvez lire Le Monde que sur un seul appareil à la fois (ordinateur, téléphone ou tablette).

  • Comment ne plus voir ce message ?

    En cliquant sur «  » et en vous assurant que vous êtes la seule personne à consulter Le Monde avec ce compte.

  • Que se passera-t-il si vous continuez à lire ici ?

    Ce message s’affichera sur l’autre appareil. Ce dernier restera connecté avec ce compte.

  • Y a-t-il d’autres limites ?

    Non. Vous pouvez vous connecter avec votre compte sur autant d’appareils que vous le souhaitez, mais en les utilisant à des moments différents.

  • Vous ignorez qui est l’autre personne ?

    Nous vous conseillons de modifier votre mot de passe.

Lecture restreinte

Votre abonnement n’autorise pas la lecture de cet article

Pour plus d’informations, merci de contacter notre service commercial.