Les éoliennes de Lunas dans l’Hérault condamnées à être démolies, une première

La cour d’appel de Nîmes a ordonné la destruction d’un champ d’éoliennes dans l’arrière-pays héraultais. Les associations de défense de l’environnement s’estiment proches d’une victoire historique. Le groupe Valeco compte se pourvoir en cassation.

La cour d’appel de Nîmes donne quinze mois à Energie renouvelable du Languedoc pour démolir ses éoliennes et remettre le site en état. LP/Nelly Barbé
La cour d’appel de Nîmes donne quinze mois à Energie renouvelable du Languedoc pour démolir ses éoliennes et remettre le site en état. LP/Nelly Barbé

    Nouvel épisode décisif dans le feuilleton qui oppose depuis vingt ans un collectif d’associations de défense de l’environnement à l’exploitant d’un champ de sept éoliennes installées sur les hauteurs de Lunas (Hérault). Dans sa décision du 7 décembre, la cour d’appel de Nîmes donne quinze mois à Énergie Renouvelable du Languedoc (ERL), la société exploitante du groupe Valeco, pour démolir ses éoliennes et remettre le site en état. Passé ce délai, ERL devra payer une astreinte de 3 000 euros par jour pendant six mois, avant retour devant les tribunaux.

    Les juges nîmois estiment, entre autres que « la réalité des atteintes environnementales sérieuses est avérée » et qu’aucune solution technique proposée par l’exploitant n’a permis d’éviter la mort d’oiseaux, la dernière en date étant celle d’un aigle royal au printemps 2023. Valeco a d’ores et déjà annoncé se pourvoir en cassation.

    « Un signal fort »

    Qu’à cela ne tienne, pour Marjolaine Villey-Migraine, porte-parole du collectif pour la protection des paysages et de la biodiversité 34-12, « c’est une grande victoire et une première en France », même si elle trouve que le délai accordé pour la démolition des éoliennes est « un peu long ». « Ils ont monté les éoliennes en six mois, alors pourquoi leur faudrait-il quinze mois pour démonter et remettre en état ? »

    Pour l’avocat du collectif, Me Nicolas Gallon, « cette décision au civil est cohérente avec celle de la juridiction administrative qui a annulé plusieurs fois les permis de construire ». Pour lui, le constructeur a fait preuve « de précipitation et de légèreté en passant outre ». « Avec cette décision, c’est un signal fort qui est envoyé ».