L’effondrement partiel, le dimanche 11 décembre, d’une mine de sel de l’entreprise pétrochimique Braskem, à Maceió, au nord-est du Brésil, inquiète les autorités brésiliennes et les défenseurs de l’environnement.

La population locale n’est en principe pas menacée. “La région a été totalement évacuée dès que l’effondrement a été annoncé le 29 novembre”, assure le site G1, du groupe Globo. Mais la mine − qui porte le numéro 18 − pourrait subir de nouveaux éboulements liés à des secousses sismiques, ce qui s’avérerait désastreux pour l’environnement.

Elle fait partie des installations qui ont longtemps été exploitées par Braskem “pour extraire du sel gemme, un minerai qui est utilisé dans la fabrication de la soude caustique et du PVC”, affirme le site d’informations brésilien. “Et elle se trouve en partie sous la lagune de Mundaú.”

Des scientifiques ont été appelés en renfort pour déterminer dans quelle mesure ce matériau risquait de se déverser dans la lagune. “Ce qui nous inquiète, c’est la salinisation de la lagune et son effet sur les organismes vivants qui s’y trouvent”, explique au journal le chercheur de l’Université fédérale d’Alagoas, Emerson Soares.

Premiers dégâts en 2018

Ce week-end, “les images de l’eau bouillonnant et recouvrant une partie des rives de la lagune de Mundaú qu’on peut voir dans une vidéo rendue publique par le maire de la ville ont épouvanté les spectateurs”, rappelle Folha de São Paolo.

Le quotidien souligne que la mine no 18 n’est pas la seule installation à risques de la région. En octobre dernier, l’entreprise Braskem − dont les deux principaux actionnaires sont la compagnie pétrolière publique brésilienne Petrobras et le géant brésilien du BTP Novonor (anciennement Odebrecht) − avait été condamnée à indemniser l’État d’Alagoas pour avoir exploité jusqu’en 2019 trente-cinq puits de sel gemme à proximité de failles géologiques.

“Les premiers récits de dégâts causés au sous-sol de Maceió datent du tremblement de terre du 3 mars 2018, précise Folha de Sao Paolo. La secousse avait fait céder des portions d’asphalte et provoqué des fissures dans le sol et les murs des bâtiments. [Quelque] 14 500 maisons, appartements et établissements commerciaux avaient été touchés.” Au total, près de 60 000 personnes ont par la suite dû quitter leurs logements et leurs commerces, en raison des risques posés par les activités minières du groupe pétrochimique Braskem.