Cet article vous est offert
Pour lire gratuitement cet article réservé aux abonnés, connectez-vous
Vous n'êtes pas inscrit sur Le Monde ?

COP28 : la présidence émiratie propose un compromis historique sur les énergies fossiles

Le texte appelle à « opérer une transition vers une sortie des énergies fossiles dans les systèmes énergétiques, d’une manière juste, ordonnée et équitable, en accélérant l’action dans cette décennie cruciale ».

Le Monde avec AFP

Publié le 13 décembre 2023 à 05h37, modifié le 13 décembre 2023 à 10h18

Temps de Lecture 2 min.

Sur le site de la COP28 à Dubaï, le 30 novembre 2023.

La présidence émiratie de la COP28 a dévoilé mercredi 13 décembre un nouveau projet de compromis pour débloquer les négociations climatiques de Dubaï, appelant les pays du monde entier à « opérer une transition vers une sortie des énergies fossiles » dans le but d’atteindre la neutralité carbone en 2050, conformément à la science climatique. Le document, dont la publication a été attendue toute la nuit par des négociateurs privés de sommeil, propose pour la première fois dans l’histoire des conférences sur le climat des Nations unies de mentionner toutes les énergies fossiles, largement responsables du changement climatique, dans une décision à adopter par tous les pays.

Le texte, dont chaque mot a été négocié par les Emiratis, appelle ainsi à « opérer une transition vers une sortie des énergies fossiles dans les systèmes énergétiques, d’une manière juste, ordonnée et équitable, en accélérant l’action dans cette décennie cruciale, afin d’atteindre la neutralité carbone en 2050, conformément aux préconisations scientifiques ». L’appel à accélérer l’action dès la décennie en cours était une exigence de l’Union européenne et de nombreux autres pays, mais le document ne parle plus de manière directe de « sortie » du pétrole, du gaz et du charbon, comme le réclamaient plus d’une centaine de nations.

Pour entrer dans l’histoire, ce texte de compromis, fruit de pénibles négociations entre l’Union européenne, les petits pays insulaires, les Etats-Unis, la Chine et l’Arabie saoudite, devra être approuvé par près de 200 pays par consensus. La présidence a convoqué à 9 h 30 (6 h 30 à Paris) une séance plénière dans ce but, au lendemain de la fin d’abord prévue de la COP28, présidée par l’Emirati Sultan Al-Jaber, patron de la compagnie pétrolière émiratie Adnoc. Un seul pays peut s’opposer à l’adoption d’une décision à la COP, selon les règles de l’ONU Climat.

Sultan Al-Jaber s’évertuait depuis plus de vingt-quatre heures à sauver une COP qu’il avait annoncée comme « un tournant », à même de préserver l’objectif le plus ambitieux de l’accord de Paris, adopté il y a huit ans : limiter l’élévation de la température mondiale à 1,5 °C. Le premier projet de texte émirati, lundi, avait suscité un tollé, faute d’appeler à la « sortie » des énergies fossiles, dont la combustion depuis le XIXᵉ siècle est largement responsable de l’élévation actuelle des températures mondiales de 1,2 °C par rapport à l’ère préindustrielle.

« Nous progressons », avait déclaré mardi soir John Kerry, l’émissaire américain pour le climat, en se dirigeant vers une énième concertation. « De bon progrès » sont faits, abondait le ministre australien du climat, Chris Bowen. Environ 130 pays (Union européenne, Etats insulaires, Etats-Unis, Brésil…) réclamaient un texte ambitieux envoyant un signal clair pour engager le déclin des énergies fossiles.

Un texte qui contient de multiples appels liés à l’énergie

A ce jour, seule la « réduction » du charbon avait été actée à la COP26 à Glasgow. Jamais le pétrole ni le gaz n’avaient été désignés. Dans le projet d’accord des Emirats figure une reconnaissance du rôle joué par des « énergies de transition », allusion au gaz, pour assurer la « sécurité énergétique » des pays en développement, où près de 800 millions de personnes manquent d’accès à l’électricité.

Le texte contient de multiples appels liés à l’énergie : tripler les capacités d’énergies renouvelables et doubler le rythme d’amélioration de l’efficacité énergétique d’ici à 2030 ; accélérer les technologies « zéro carbone » et « bas carbone », dont le nucléaire, l’hydrogène bas carbone et le balbutiant captage et stockage du carbone, défendu par les pays producteurs de pétrole pour pouvoir continuer à pomper des hydrocarbures.

L’Arabie saoudite, le Koweït et l’Irak étaient sur une ligne dure, refusant tout accord s’attaquant aux énergies fossiles, qui font leur richesse. Depuis une conférence à Doha, le ministre koweïtien du pétrole, Saad Al-Barrak, a dénoncé mardi une « attaque agressive » de la part des Occidentaux. Certains des pays les plus favorables à une « sortie » du pétrole ont signalé qu’ils étaient prêts à sacrifier le terme, en échange d’engagements significatifs.

Le Monde avec AFP

L’espace des contributions est réservé aux abonnés.
Abonnez-vous pour accéder à cet espace d’échange et contribuer à la discussion.
S’abonner

Contribuer

Réutiliser ce contenu

Lecture du Monde en cours sur un autre appareil.

Vous pouvez lire Le Monde sur un seul appareil à la fois

Ce message s’affichera sur l’autre appareil.

  • Parce qu’une autre personne (ou vous) est en train de lire Le Monde avec ce compte sur un autre appareil.

    Vous ne pouvez lire Le Monde que sur un seul appareil à la fois (ordinateur, téléphone ou tablette).

  • Comment ne plus voir ce message ?

    En cliquant sur «  » et en vous assurant que vous êtes la seule personne à consulter Le Monde avec ce compte.

  • Que se passera-t-il si vous continuez à lire ici ?

    Ce message s’affichera sur l’autre appareil. Ce dernier restera connecté avec ce compte.

  • Y a-t-il d’autres limites ?

    Non. Vous pouvez vous connecter avec votre compte sur autant d’appareils que vous le souhaitez, mais en les utilisant à des moments différents.

  • Vous ignorez qui est l’autre personne ?

    Nous vous conseillons de modifier votre mot de passe.

Lecture restreinte

Votre abonnement n’autorise pas la lecture de cet article

Pour plus d’informations, merci de contacter notre service commercial.