Merci d'avoir suivi cette journée de fin de COP28 à nos côtés. On vous a conconcté un petit résumé de l’accord adopté ce mercredi à l’issue de la COP28 qui se déroulait à Dubaï. Energies fossiles, énergies de transition, énergies renouvelables, promesses, objectifs, échéance… N'hésitez pas à le lire pour tout comprendre. Et en attendant, je vous souhaite une bonne soirée !

Le groupe français Engie a confirmé mercredi son engagement à prolonger de dix ans, jusqu’en 2036, l’activité de deux réacteurs nucléaires en Belgique, dans le cadre d’une coentreprise à parts égales avec l’État belge, une configuration inédite.

Au jour de l’adoption d’un accord à la COP28, Alexander De Croo a estimé que l’entente avec l’énergéticien français était « la réponse » de la Belgique à cet appel mondial à l’abandon progressif des énergies fossiles. Prolonger les capacités nucléaires, c’est « décarboner notre production d’électricité », a dit le Premier ministre belge, en insistant aussi sur les investissements en cours pour développer l’éolien offshore en mer du Nord. Tout le parc nucléaire belge était censé être mis à l’arrêt au plus tard fin 2025.

La Russie, l'un des plus gros producteurs de gaz et de pétrole, a appelé mercredi à éviter une sortie « chaotique » des énergies fossiles, tout en saluant la nature de « compromis » de l'accord adopté à la COP28 de Dubaï.

« Nous avons, à chaque occasion, souligné les conséquences d'une sortie chaotique, et sans le soutien de la science, du charbon, du pétrole et du gaz », a déclaré le chef de la délégation russe, Rouslan Edelgueriev, cité par l'agence TASS.

Alors qu’un accord de la COP28 sur l’abandon progressif des énergies fossiles vient d’être signé à Dubaï par près de 200 nations, l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) publie ce mercredi son rapport mensuel. Selon elle, la demande de pétrole connaîtra en 2024 une croissance « saine » vers un nouveau record.

L’année prochaine, le monde consommera 104,36 millions de barils de pétrole en moyenne par jour, contre 102,11 en 2023. La demande dans les pays de l’OCDE ne devrait pas dépasser celle de 2019 et ne croître que légèrement sur un an en 2024 à 46,1 millions de barils par jour, tandis que la demande des pays non-membres de l’OCDE devrait progresser de 2 millions de barils à 58,3 millions en moyenne.

La députée écologiste du Bas-Rhin, Sandra Regol, a déploré un texte « mi-figue, mi-raisin » à l’antenne de BFMTV mercredi, quelques heures après la signature de l’accord à Dubaï. « On a juste un engagement général sans aucun objectif », avant d’ajouter « on sait bien que les volontés générales ne sont pas suivies d’effets. »

Pour l’élue écologiste, avec ce texte, « on a un début de volonté, mais il n’y a toujours pas d’engagement à changer nos moyens de produire de l’énergie, et ça, c’est inquiétant. »

Signataire de l’accord conclu à Dubaï, la Chine a estimé que c’était avant tout aux pays développés de « prendre leur responsabilité » dans la lutte contre le réchauffement climatique. Zhao Yingmin, vice-ministre chinois de l’Environnement, a affirmé : « les pays développés ont une responsabilité historique et incontestable dans le changement climatique : ils doivent prendre les devants pour s’engager sur la voie du 1,5 degré » et pour « atteindre la neutralité carbone dès que possible ».

François Gemenne, auteur du GIEC et spécialiste de la gouvernance du climat et des migrations, a salué ce matin au micro de France Inter un accord « presque historique » prévoyant « un futur largement décarboné pour les énergies fossiles ». « Je pense que peu auraient parié sur un accord aussi ambitieux », a-t-il ajouté. « On acte ici la sortie des énergies fossiles. »

Dans un long thread sur « X », l’avocat Arnaud Gossement, spécialiste en droit de l’environnement, décrypte à sa manière les sous-entendus de l’accord de la COP28. Spoiler, il est plutôt sceptique, et évoque un « texte rédigé en novlangue » qui certes mentionne les énergies fossiles sans toutefois fixer d' « objectif de sortie ».

Energies fossiles, énergies de transition, énergies renouvelables, promesses, objectifs, échéance… Voici les grandes lignes de l’accord adopté ce mercredi à l’issue de la COP28 qui se déroulait à Dubaï.

Sur la guerre en Ukraine, alors qu’une violente attaque aérienne russe a frappé la capitale, Kiev, en pleine nuit. A 6 heures ce mercredi matin, un total de 51 victimes ont été signalées, dont six enfants.

Sur le conflit opposant Israël au Hamas, alors que la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a dit ce mercredi être « favorable » à des sanctions contre les colons « extrémistes » en Cisjordanie, dénonçant devant le Parlement européen la « montée » de leur violence qui menace, selon elle, la stabilité de la région.

Chez nos confrères de France Inter, ce mercredi matin, la climatologue Valérie Masson-Delmotte assure que les « promesses » de la COP28, si elles se réalisaient toutes, permettraient une baisse de 5 % des gaz à effet de serre d’ici 2030.

« Pour limiter le réchauffement largement sous 2 °C, il faudrait une baisse de 43 % » de ces gaz à effet de serre a-t-elle souligné.

«Une journée énorme. Le monde investit déjà 1 milliard de dollars par jour dans le solaire. Je prédis que cela va maintenant grimper et grimper », a déclaré sur « X » Sonia Dunlop, la patronne du Global Solar Council après l’annonce de l’accord de la COP28.

Laurent Fabius, président français de la COP21 qui donna naissance à l’accord de Paris, a affirmé que celui adopté à la COP28 de Dubaï sur le climat constituait un « accord majeur » mais « à renforcer rapidement ».

L’actuel président du Conseil Constitutionnel avait fait adopter, en 2015, le très salué accord de Paris, qui s’était fixé comme objectif le plus ambitieux de contenir le réchauffement climatique en dessous de 1,5 °C, par rapport à l’ère pré-industrielle.

Le 28e paragraphe de l’accord (sur 196), appelle à « transitionner hors des énergies fossiles dans les systèmes énergétiques, d’une manière juste, ordonnée et équitable, en accélérant l’action dans cette décennie cruciale, afin d’atteindre la neutralité carbone en 2050 conformément aux préconisations scientifiques ». Le terme soigneusement choisi de « transition », assez flou pour que chacun y trouve son compte, remplace celui de « sortie » du pétrole, du gaz et du charbon. Et cette transition ne concerne que l’énergie, et pas d’autres secteurs comme la pétrochimie.

Dans l’accord figure aussi une reconnaissance du rôle joué par des « énergies de transition », allusion au gaz, pour assurer la « sécurité énergétique » des pays en développement. Il s’agit, là encore, d’une concession faite aux producteurs de gaz fossile.

Le texte contient aussi de multiples appels liés à l’énergie. Tripler les capacités d’énergies renouvelables et doubler le rythme d’amélioration de l’efficacité énergétique d’ici 2030. Accélérer les technologies « zéro carbone » et « bas carbone », dont le nucléaire, l’hydrogène bas carbone, et le balbutiant captage et stockage du carbone, défendu par les pays producteurs de pétrole pour pouvoir continuer à pomper des hydrocarbures.

«La COP28 n’a pas abouti à l’accord historique dont nous avions besoin, mais à un signal dont l’industrie fossile avait peur : mettre fin à l’ère des combustibles fossiles », s’est tout de même félicité Greenpeace international sur « X ».

Plus réservée, l’émanation autrichienne de l’ONG déplore qu’il « n’est pas non plus question d’une sortie progressive des énergies fossiles, mais d’une transition. Cela laisse beaucoup de place à l’interprétation », et que « les failles dans l’utilisation du charbon, du pétrole et du gaz sont maintenues ouvertes par l’énergie nucléaire et le recours au captage et au stockage du carbone (CSS) ».

«La droite a une vision et des solutions, et elle entend bien les défendre ! », a déclaré sur « X » Bruno Retailleau, avant d’annoncer la création d’un groupe de réflexion de parlementaires sur l’écologie.

«Le résultat ne va pas aussi loin que beaucoup d’entre nous le demandaient, à commencer par les pays les plus vulnérables. Mais le message envoyé est clair : toutes les nations du monde reconnaissent que notre avenir se trouve dans les énergies propres », a déclaré le ministre australien du Climat Chris Bowen.

« Nous avons fait un pas en avant par rapport au statu quo mais c’est d’un changement exponentiel dont nous avions vraiment besoin », a déclaré Anne Rasmussen, représentante des îles Samoa qui préside l’alliance des petits Etats insulaires (Aosis).

«Le groupe arabe exprime sa gratitude envers les grands efforts de la présidence émiratie et de son équipe », a déclaré le représentant de la délégation saoudienne à la COP28, Saoudien Albara Tawfiq, qui préside le groupe arabe à l’ONU Climat.

Il a cité des acquis du texte final, comme la mention des technologies de captage et de stockage du carbone, promues par les pays pétroliers pour continuer à produire des hydrocarbures.

L’accord « historique » conclu à la COP28 « marque le début de l’ère post-fossiles », a déclaré la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen.

« Le monde a entériné les objectifs de l’UE pour 2030 : un triplement des énergies renouvelables et un doublement de l’efficacité énergétique », a-t-elle ajouté, saluant dans une déclaration distincte « une puissante démonstration de la valeur du multilatéralisme pour relever les plus grands défis de notre planète ».

«Je pense que tout le monde sera content que, dans un monde secoué par la guerre en Ukraine et au Moyen-Orient et tous les autres défis d’une planète qui patauge, il y ait une raison d’être optimiste, d’avoir de la gratitude et de se féliciter tous ensemble ici », a déclaré l’émissaire américain pour le climat, John Kerry.