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"Des proportions inacceptables" : pourquoi la pénurie de médicaments s'aggrave en France

En France, près de 4 000 médicaments seraient en rupture ou en risque de rupture.

En France, près de 4 000 médicaments seraient en rupture ou en risque de rupture.

Photo Valérie VREL

Marseille - Avignon - Aix-en-Provence - Arles - Digne-les-Bains

Les ruptures de médicaments sont devenues presque quotidiennes depuis la crise sanitaire liée au Covid-19. Alors que l’hiver s’installe et que les épidémies font leur grand retour, près de 4 000 médicaments sont en rupture en France. Comment les pharmaciens gèrent-ils la situation ?

En fin de semaine dernière, l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) invitait les médecins à ne plus "initier de traitement avec Ozempic, Victoza ou Trulicity", des médicaments qui ont un "intérêt thérapeutique" dans la prise en charge du diabète de type 2 insuffisamment contrôlé. Derrière les termes utilisés, l’établissement public encourageait les spécialistes à ne plus prescrire ces molécules chez de nouveaux patients diabétiques, faute de réserve suffisante.

Chaque jour ou presque, un nouveau nom vient allonger la liste des produits de santé manquant à l’appel. Antibiotiques, antidiurétiques, antiarythmiques, antalgiques : toutes les classes thérapeutiques sont touchées. Le fléau n’est pas récent. Les tensions sur les approvisionnements ont explosé ces dernières années. En témoignent des chiffres révélés par l’ANSM : 3 700 signalements en 2022, contre 700 en 2018 et moins de 200 en 2012. Aujourd’hui, près de 4 000 médicaments seraient en rupture ou risque de rupture. Toujours selon l’ANSM, 37 % des Français auraient même été touchés par la pénurie de médicaments ces dernières années.

"Un pansement sur une jambe de bois"

Pour éviter à la France de connaître une nouvelle crise comme celle vécue l’an dernier avec les pénuries d’amoxicilline, un antibiotique fréquemment utilisé, et de paracétamol, l’ANSM a proposé un "plan hivernal" dont l’objectif est de limiter les tensions sur certains médicaments majeurs et d’anticiper les ruptures. Ainsi, depuis octobre, elle met à jour régulièrement une liste qui rend compte de la situation pour permettre aux médecins de prescrire ceux qui sont disponibles. En rouge, ceux dont les stocks ne permettent de tenir que quinze jours, en orange, ceux dont la disponibilité peut courir jusqu’à un mois et en vert, les stocks les mieux lotis.

Autre disposition prise par le gouvernement en septembre, la délivrance de médicaments à l’unité rendue obligatoire pour certains antibiotiques. "Un pansement sur une jambe de bois", selon les professionnels. Fin octobre, la commission européenne s’est à son tour emparée du sujet, pour ne plus revivre "l’hiver 2022". Son plan de lutte contre les pénuries de médicaments mise sur la solidarité entre États membres. Concrètement, il consiste à redistribuer les médicaments à un pays qui en manque. Elle s’est aussi engagée à publier une liste commune.

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