Sur les tournages, tout le monde devra avoir suivi une formation contre les violences sexistes et sexuelles

Cette formation, qui conditionne les aides du CNC depuis 2020, ne concerne que les employeurs et le personnel, et pas les réalisateurs. Rima Abdul-Malak a annoncé qu’elle devra être dispensée dès l’an prochain à l’ensemble des équipes.

C’est avec l’Afdas, l’Assurance formation des activités du spectacle, que le CNC devra travailler pour définir le contenu de la formation ainsi que son financement.

C’est avec l’Afdas, l’Assurance formation des activités du spectacle, que le CNC devra travailler pour définir le contenu de la formation ainsi que son financement. MadCircles/Getty Images

Par Joanna Blain

Publié le 13 décembre 2023 à 15h26

Cinq jours après la diffusion du magazine Complément d’enquête, sur Gérard Depardieu qui dénonçait l’omerta régnant sur les plateaux de tournage, la ministre de la Culture, Rima Abdul-Malak, annonce un renforcement des mesures de prévention contre les violences sexistes et sexuelles dans le cinéma. Parmi ces annonces, une formation obligatoire, dispensée à l’ensemble de l’équipe d’un film soutenu par le Centre national du cinéma et de l’image animée (CNC) au début du tournage.

Si les détails de cette formation, déployée dès 2024, ne sont pas encore connus — car toujours en discussion —, son suivi conditionnera les aides attribuées à un long métrage. C’est avec l’Afdas, l’Assurance formation des activités du spectacle, que le CNC devra travailler pour en définir le contenu ainsi que son financement.

Six ans après #MeToo, le ministère de la Culture avance en tâtonnant pour lutter contre ce que l’actrice Adèle Haenel qualifiait de « complaisance généralisée du métier vis-à-vis des agresseurs sexuels » dans une lettre adressée à Télérama. Depuis trois ans, procédures préventives et éducatives obligatoires se sont succédé, visiblement insuffisantes. En 2020, les aides de l’établissement public ont, pour la première fois, été conditionnées au suivi d’une formation contre les violences sexuelles pour les employeurs et le personnel d’encadrement.

Couplée à un protocole contre le « harcèlement sexuel » — consistant à désigner un « référent harcèlement » sur les structures de plus de 250 salariés et à mettre à disposition des textes sur le sujet —, cette formation ne concernait originellement pas les réalisateurs. Une aberration alors que le mouvement #MeToo dénonçait les agissements de cinéastes tels que Roman Polanski, ou Christophe Ruggia accusé par Adèle Haenel.

Reste à savoir ce que contiendra cette nouvelle formation. Quid également des employés présents sur plusieurs tournages par an ? Devront-ils la suivre plusieurs fois, obtiendront-ils un certificat valable pour toute l’année ou plus ? À suivre…

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