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Maroc : la pauvreté s’aggrave sur fond de conflits d’intérêts au sommet

Maroc : la pauvreté s’aggrave sur fond de conflits d’intérêts au sommet

Le Maroc va de plus en plus mal : aggravation de la crise économique, taux d’inflation et de chômage à deux chiffres, le roi Mohammed VI en vacances et des conflits d’intérêts au sommet de l’Etat.

Deux ans après sa nomination comme Premier ministre, Aziz Akhannouch présente un bilan peu reluisant.

La crise économique s’est aggravée et la situation sociale est explosive avec des pourcentages d’inflation et de chômage à deux chiffres qui ont fait revenir le taux de pauvreté « au niveau de 2014 », constate le journal français Le Monde.

Cela sur fond d’accusations de « conflits d’intérêts » qui ciblent le Premier ministre dont les affaires, au contraire, prolifèrent. Pendant ce temps, le roi Mohammed VI multiplie les longs séjours à l’étranger. Il vient d’atterrir aux Emirats arabes unis pour des vacances pour une durée indéterminée.

Aziz Akhannouch est loin d’avoir tenu ses promesses électorales. Il avait fait de l’emploi et du pouvoir d’achat ses deux priorités et aujourd’hui, le chômage et l’inflation ont explosé.

Au troisième trimestre de l’année 2023, le taux de chômage a atteint 14%, touchant 1,6 million de Marocains en âge de travailler.

Alors que le Premier ministre avait promis de créer un million d’emplois, ce sont au contraire 300.000 postes qui ont été perdus, principalement dans l’agriculture, un secteur qui représente 15% du PIB et qui est fortement impacté par la sécheresse qui frappe de plein fouet le royaume et qui remet en cause son modèle agricole tourné vers l’exportation de produits dont la culture nécessite beaucoup d’eau.

Au chômage s’ajoute la hausse des prix, notamment ceux des produits alimentaires et de l’énergie. L’inflation a atteint un taux à deux chiffres en 2022 (11%) au Maroc.

Le revenu mensuel par ménage est d’environ 5.000 dirhams (456 euros) dont le tiers est consacré à l’alimentation dont les prix ont flambé. Les prix de la pomme de terre et de la tomate ont été multipliés respectivement par deux et par trois depuis 2021.

L’Etat « social » promis par Akhannouch n’est pas au rendez-vous, comme l’indiquent les indicateurs économiques qui sont tous « au rouge », selon Le Monde.

Maroc : crise économique et conflits d’intérêts

Rien qu’en 2022,  3,2 millions de Marocains ont basculé dans la pauvreté ou la vulnérabilité, déplore le Haut-commissariat au plan (HCP), qui constate aussi que le royaume est revenu au « niveau de pauvreté et de vulnérabilité de 2014 ». Une pauvreté portée principalement par la hausse des prix.

La situation économique du Maroc est aggravée aussi par la conjoncture internationale (Covid puis guerre en Ukraine et en Palestine), qui a eu un double impact sur les prix des matières premières et l’affluence touristique, ainsi que la sécheresse qui a fortement touché le secteur agricole.

Néanmoins, beaucoup reprochent au gouvernement de n’avoir pas su apporter les bonnes solutions et remettent en cause ses méthodes. Pendant ce temps, le front social bouillonne et les premiers mouvements d’ampleur commencent à s’organiser comme la grève des enseignants qui a paralysé tout le secteur de l’éducation.

Parallèlement à ses « méthodes », le Premier ministre, qui est aussi l’une des plus grandes fortunes du Maroc, est aussi rattrapé par les affaires.

L’affaire dite des « pétroliers » fait particulièrement du bruit dans le royaume. Alors que l’inflation est portée essentiellement par la hausse des produits alimentaires et des carburants, 9 sociétés du secteur de l’énergie, dont Akwa, propriété de Aziz Akhannouch, se sont entendues pour maintenir les prix des carburants élevées.

Elles ont été condamnées à payer une amende de 1,84 milliard de dirhams, tandis que l’opinion publique les accuse de siphonner le pouvoir d’achat déjà très faible des Marocains.

Le Premier ministre a un autre scandale sur les bras. Au Maroc, on parle beaucoup de l’attribution du marché de réalisation d’une grande station de dessalement d’eau de mer à Casablanca à un consortium auquel participe une de ses sociétés, Afriquia Gaz.

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