Gaza : Jean-Luc Mélenchon réclame des sanctions économiques contre Israël

Face aux « massacres à Gaza », le leader de la France insoumise affirme que « tous les crimes de guerre doivent être punis ».

    Le leader de la France insoumise Jean-Luc Mélenchon a souhaité jeudi lors d’un meeting à Rennes la mise en place de « sanctions économiques » contre le gouvernement israélien, à l’instar de celles qui frappent la Russie depuis son invasion de l’Ukraine.

    « Tous les crimes de guerre doivent être punis, quiconque les commet », a déclaré Jean-Luc Mélenchon, dénonçant « les massacres qui se déroulent à Gaza ». Dans le conflit en cours entre Israël et le Hamas, « la France doit défendre à tout prix des principes qui ne soient pas à géométrie variable », a-t-il lancé, exhortant au « respect du droit international ».

    « Il paraît que les sanctions économiques ramènent à la raison les violents, c’est bien ce qui a été fait contre la Russie ? Alors il faut demander des sanctions économiques contre le gouvernement de l’État d’Israël », a prôné Jean-Luc Mélenchon. En mai 2023, le géant russe Gazprom avait annoncé une chute de son bénéfice (-41,4 %) en 2022, amputé par la forte baisse de ses exportations de gaz vers l’Europe.

    « Ce ne serait pas des sanctions contre les Israéliens mais contre le gouvernement qui les conduit à ce massacre », a-t-il estimé, déclenchant des applaudissements nourris dans une salle comble.

    Quelque 600 personnes étaient présentes, et plusieurs centaines d’autres ont dû rester suivre le discours à l’extérieur, dans une ville où le leader LFI avait obtenu plus de 36 % des voix au premier tour de l’élection présidentielle, devançant tous les autres candidats, dont Emmanuel Macron.

    « Mon nom a été jeté en pâture »

    Durant ce meeting-conférence, Jean-Luc Mélenchon a aussi dénoncé « l’acharnement » et les menaces de mort dont il dit avoir été victime pour ses prises de position en faveur d’un cessez-le-feu entre Israël et le Hamas. « Mon nom a été jeté en pâture avec les pires adjectifs qui suivent, tout et n’importe quoi a été dit sur mon compte », s’est-il indigné.

    Jean-Luc Mélenchon est accusé de nourrir l’antisémitisme, notamment par ses déclarations depuis les attaques du 7 octobre. « Je me sens abandonné par ceux que j’ai défendus toute ma vie. Jamais nous n’avons manqué à notre devoir. Ni aux principes qui le fondent », a déclaré le chef de file de LFI dans une interview à la revue Orient XXI.

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    Le 11 décembre, il avait suscité la polémique après ses propos sur la journaliste Ruth Elkrief qualifiée de « fanatique » et de « manipulatrice ». Jean-Luc Mélenchon avait affirmé avoir « été taxé évidemment d’antisémitisme » à la suite ce son message posté sur X (ex-Twitter), en raison des origines religieuses de Ruth Elkrief. La journaliste avait été placée sous protection policière après les propos de l’Insoumis.

    Pas d’« union » contre le projet de loi immigration

    Jean-Luc Mélenchon est également revenu jeudi soir sur le rejet de l’examen du projet de loi sur l’immigration à l’Assemblée nationale. « J’ai lu que nous avions uni nos voix à celles de LR et du Rassemblement national (…) On a voté une motion présentée par un des groupes de la Nupes, sur un texte d’un groupe de gauche, et on a gagné. Nous ne sommes unis à personne ! », a-t-il affirmé.

    Pour lui, la France « ne peut pas se passer de la contribution des travailleurs immigrés car ce sont eux qui maintiennent à flot les caisses (retraite, chômage) auxquelles ils participent, y compris quand ils n’ont pas de papier ».

    Et le tribun insoumis a une nouvelle fois déchaîné la salle en appelant à « donner des papiers à tous les travailleurs, et pas seulement dans les métiers en tension. »