La mine de charbon de Kolubara, près de Vreoci, au sud de Belgrade, le 27 octobre 2023 en Serbie

La consommation de charbon mondiale a atteint un nouveau record en 2023 : 8536 millions de tonnes sont parties en fumées.

afp.com/Andrej ISAKOVIC

Comme chaque année, les chiffres tombent, et comme chaque année ils augmentent. Selon le rapport 2023 de l’Agence internationale de l’énergie (IAE) dédié au charbon publié ce vendredi 15 décembre, la consommation mondiale de charbon battra un nouveau record en 2023. Elle atteindra son pic, avant, peut-être, d’engager une décrue globale "à partir de 2024". Ces nouvelles données, qui cachent de grandes disparités, sont dévoilées au surlendemain de la clôture de la 28e Conférence sur le climat de l'ONU à Dubaï, qui a demandé un abandon progressif des sources d’énergies fossiles, dont le charbon fait partie, pour lutter contre le réchauffement.

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Cette dernière année, ce sont ainsi 8 536 millions de tonnes (Mt) de charbon qui sont parties en fumées aux quatre coins du globe. Un chiffre jamais vu auparavant dans l’histoire, qui bat de 1,4 % les 8 415 tonnes de l’année dernière. Si cette augmentation est notable, elle est en réalité "marginale", note l’AIE dans son rapport. Et surtout, elle cache d’importantes disparités selon les zones géographiques.

L’Asie continue de se reposer sur le charbon

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Ainsi, deux pays en particulier continuent de consommer bien davantage de charbon : la Chine, et l’Inde, qui à eux deux représentent exactement deux tiers de la consommation mondiale. La Chine loin devant, puisqu’elle représente à elle seule la moitié de la demande globale. Selon le rapport de l’AIE, cette année, la consommation chinoise aura fait un bond de 220 millions de tonnes (+ 4,9 %) par rapport à 2022, celle de l’Inde aura progressé de 98 millions de tonnes (+ 8 %). L’Indonésie elle aussi continue d’être gourmande en charbon : elle a consommé cette année 23 millions de tonnes supplémentaires, soit 11 % de plus que l’année dernière.

En revanche, la consommation a fortement ralenti en Europe (baisse de 107 millions de tonnes, -23 %), et aux États-Unis (baisse de 95 millions de tonnes, -21 %), en raison essentiellement des engagements globaux en pour lutter contre le changement climatique. Et par conséquent, de la mutation des centrales électriques qui abandonnent progressivement le charbon pour sauver le climat et de la faiblesse de l’activité industrielle.

La Chine, acteur décisif de la sortie du charbon

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"Avec la croissance de l’Inde et de l’ASEAN compensant les baisses de l’Union européenne et des États-Unis, la Chine reste l’acteur décisif pour définir la tendance de la demande mondiale de charbon", souligne avec insistance l’Agence internationale de l’énergie.

Dès l’année prochaine, "une croissance des énergies renouvelables supérieure à la croissance globale de la demande d’électricité devrait entraîner la consommation mondiale de charbon sur une trajectoire descendante", prédit néanmoins l’agence. Une conclusion pourtant incertaine, puisque la consommation réelle de charbon s’est à plusieurs reprises avérée supérieure aux prévisions de l’agence. L’AIE avoue par ailleurs sa difficulté à émettre des prévisions pour la Russie, quatrième consommateur mondial de charbon, en raison de la guerre en Ukraine.

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