Strasbourg: sept professeurs du collège Lezay Marnesia dorment sous une tente pour soutenir les enfants à la rue

"Jour cours, nuit galère". Sept professeurs ont passé la nuit du lundi 18 au mardi 19 décembre sous une tente à Strasbourg.

Ces enseignants, membre du collectif "Un toit pour nos élèves", ont installé leur campement de fortune devant le collège Lezay Marnesia pour alerter sur la situation de deux élèves, âgés de 12 et 14 ans, contraints de dormir à la rue après une journée de cours.

"Après avoir fait un communiqué au nom de l'association, nous n'avons pas eu de réponse à nos premières alertes et pour nous, il est inconcevable que des élèves arrivent en cours en ayant dormi à la rue", explique un professeur à BFM Alsace.

"Famille déboutée d'asile depuis juin 2022"

Dans un communiqué, la préfecture du Bas-Rhin a tenu à apporter des précisions au sujet des élèves à la rue. "La famille concernée est déboutée d’asile depuis juin 2022. Elle a alors quitté l’hébergement dont elle bénéficiait dans le cadre de la demande d’asile", indique le représentant de l’Etat dans un communiqué publié lundi soir.

La famille s’est ensuite installée dans le squat de la rue Sarlat. Un campement "évacué à la demande d’Habitation moderne en exécution de plusieurs décisions de justice en octobre et novembre dernier", affirme la préfecture.

D’après elle, "la famille, à savoir la mère et les enfants, s’est vue proposer et a accepté un hébergement au centre de préparation au retour d’Illzach dans le Haut-Rhin". Un hébergement que les membres de la famille "ont quitté volontairement quelques jours après s’y être installés", affirme la préfecture.

Le père a quant à lui été reconduit en Géorgie "à l’issue de l’exécution de sa peine privative de liberté". Des informations qui, selon la préfecture, "ont été communiquées à l’éducation nationale pour la parfaite information de la communauté éducative de l’établissement".

Une situation "inconcevable"

Au collège Lezay-Marnésia, un collectif s'est monté au début du mois de décembre pour venir en aide aux deux élèves, âgés de 14 et 12 ans, contraints de dormir à la rue depuis maintenant trois semaines.

"Pour nous, il est inconcevable d'avoir des élèves qui arrivent le matin au collège et qui ont dormi dans la rue sous une tente", expliquait Pierrick Meunier, professeur et membre du collectif "Un toit pour nos élèves" à BFM Alsace. "Cela nous choque et c'est inhumain".

Loïc Klenkle, professeur et président du collectif, affirmait avoir alerté la préfecture et le rectorat. "Pour l'instant, on sent qu'ils sont sur l'affaire, mais il n'y a pas encore d'acte donc on ne lâche pas. On ne lâche pas tant que ces personnes n'ont pas de toit sur la tête", affirmait-il.