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Guerre Hamas-Israël : les Gazaouis «piégés dans un enfer vivant», la France va sanctionner «certains colons israéliens extrémistes», attaques des Houthis en mer Rouge… Ce qu’il faut retenir du 19 décembre

La guerre entre le Hamas et Israëldossier
Les principaux faits du jour au fil de ce mardi 19 décembre dans le conflit au Proche-Orient.
par LIBERATION et AFP
publié le 19 décembre 2023 à 10h56
(mis à jour le 19 décembre 2023 à 20h34)

Au 74e jour de la guerre entre le Hamas et Israël, l’Etat hébreu continue ce mardi 19 décembre ses raids sanglants sur la bande de Gaza, où les civils sont «piégés dans un enfer vivant» à mesure que les endroits où se réfugier se raréfient et que l’acheminement de l’aide humanitaire peine à s’organiser. Le Conseil de sécurité de l’ONU peine toujours à trouver un compromis pour stopper les combats dans ce territoire où le bilan des morts approche désormais des 20 000 personnes, en grande majorité des femmes, des enfants et des moins de 18 ans, d’après les chiffres invérifiables avancés par le ministère de la Santé du Hamas.

Nouvelles frappes à Gaza. Vingt Palestiniens ont été tués dans un bombardement à Rafah, dans l’extrémité sud de l’enclave, selon le Hamas. Parmi eux figuraient quatre enfants et un journaliste. L’armée israélienne a, elle, affirmé que ses soldats avaient «tendu des embuscades et éliminé des dizaines de terroristes» dans le nord du territoire ces dernières semaines.

Les Gazaouis sont «piégés dans un enfer vivant». «Les Palestiniens sont contraints de se réfugier dans des zones de plus en plus petites […] tandis que les opérations militaires continuent de s’approcher de plus en plus» des zones où les civils ont trouvé refuge, alerte le Haut-Commissaire aux droits de l’Homme, Volker Türk. «Il n’y a plus d’endroit où aller à Gaza», les Gazaouis sont «piégés dans un enfer vivant», ajoute-t-il. L’émissaire de l’ONU pour le Proche-Orient, Tor Wennesland, a en outre affirmé devant le Conseil de sécurité que les récentes «mesures limitées» prises par Israël pour permettre l’entrée de plus d’aide humanitaire dans la bande de Gaza, à savoir «l’autorisation de faire entrer plus de carburant, de nourriture et de gaz pour cuisiner, et l’ouverture (des checkpoints de Kerem Shalom /Karem Abu Salem)» sont «positives mais loin d’être suffisantes au regard de ce qui est nécessaire pour faire face à la catastrophe humaine sur le terrain».

Attaques en mer Rouge. Le secrétaire américain à la Défense, Lloyd Austin, a condamné ce mardi les attaques «sans précédent» menées par les rebelles Houthis du Yémen à l’aide de missiles et de drones contre les navires transitant par la mer Rouge, affirmant qu’elles constituaient une «menace» pour le commerce mondial. La veille, il avait annoncé la création d’une force multinationale de protection maritime, constituée notamment du Royaume-Uni, de la France et l’Italie. Ces attaques contre les navires marchands ne s’arrêteront que «si Israël cesse ses crimes et que la nourriture, les médicaments et le carburant parviennent à la population assiégée», de la bande de Gaza, a dit Mohammed al-Bukhaiti, un haut responsable des Houthis, sur X (ex-Twitter).

Tensions à la frontière israélo-libanaise. Tsahal déclare avoir «intercepté» une «cible aérienne suspecte qui volait du Liban vers le territoire israélien». Elle ajoute avoir «frappé des cibles terroristes du Hezbollah au Liban, notamment des infrastructures terroristes, des complexes militaires, un entrepôt d’armes et des postes de lancement». Depuis le début de la guerre entre Israël et le Hamas, le Hezbollah libanais a multiplié les tirs depuis le sud du Liban frontalier d’Israël pour soutenir son allié palestinien, et l’armée israélienne riposte par des bombardements.

Les pressions diplomatiques paralysent les Nations Unies. Le Conseil de sécurité de l’ONU cherche toujours un compromis pour parler d’une seule voix avant un vote attendu ce mardi sur une nouvelle résolution dont la dernière version appelle à une «suspension» des hostilités dans la bande de Gaza pour permettre l’accès de l’aide humanitaire, après les veto mis par les Etats-Unis à de précédentes tentatives.

Cisjordanie : la France annonce des sanctions contre «certains colons israéliens extrémistes». C’est ce qu’a dit devant la presse la cheffe de la diplomatie française Catherine Colonna, à condition que ces colons soient «identifiés comme tels sur la base d’informations documentées». «J’ai pu constater de mes yeux les violences commises par certains des colons extrémistes. C’est inadmissible», a dénoncé la ministre des Affaires étrangères, de retour d’une tournée en Israël, dans les territoires palestiniens et au Liban. Paris avait déjà affirmé début décembre envisager de prendre des sanctions comme l’interdiction du territoire français et le gel des avoirs de certains colons, et avait demandé que de telles mesures soient prises à l’échelle européenne.

Les Etats-Unis ont pour leur part pris début décembre des sanctions à l’encontre de dizaines de colons désormais interdits d’entrée dans le territoire américain. Les violences des colons ont redoublé d’intensité depuis les attaques sanglantes perpétrées le 7 octobre par le groupe islamiste palestinien Hamas en Israël où 1 200 personnes ont été tuées et quelque 250 prises en otages. Plus de 290 Palestiniens ont été tués par les forces israéliennes ou par les colons en Cisjordanie depuis le début de la guerre, selon les responsables de santé palestiniens.

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