Loi immigration : les présidents de grandes universités dénoncent des mesures « indignes de notre pays »

Les présidents des universités de la Sorbonne, d’Aix-Marseille ou encore Lyon I et Lyon II s’insurgent ce mardi soir contre le projet de loi immigration. Et dénoncent « des mesures qui tendront à replier l’université française sur elle-même ».

Universite Tolbiac Pantheon-Sorbonne, à Paris, en France, le 11 mai 2018.

Universite Tolbiac Pantheon-Sorbonne, à Paris, en France, le 11 mai 2018. MASTAR/SIPA / SIPA

Des mesures « indignes de notre pays », contraires à « l’esprit des Lumières » et qui « nuisent à l’ambition » de l’enseignement supérieur : les présidents d’une vingtaine de grandes universités publiques se sont insurgés ce mardi 19 décembre contre le projet de loi immigration, examiné dans la soirée au Parlement.

« Ces mesures indignes de notre pays mettent (…) gravement en danger la stratégie d’attractivité de l’enseignement supérieur et de la recherche française, et nuisent à l’ambition de faire de notre pays un acteur majeur de la diplomatie scientifique et culturelle internationale », écrivent-ils dans un communiqué.

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« Nous déplorons que la version proposée à cette heure (après un accord entre la majorité et la droite sur ce projet de loi, ndlr) vienne s’attaquer aux valeurs sur lesquelles se fonde l’Université française : celles de l’universalisme, de l’ouverture et de l’accueil, de la libre et féconde circulation des savoirs, celles de l’esprit des Lumières », ajoutent-ils.

« Un effet particulièrement délétère »

Parmi les premiers signataires figurent notamment les présidents de plusieurs grandes universités parisiennes dont la Sorbonne, des universités d’Aix-Marseille, Bordeaux, Lyon I et Lyon II, Toulouse Jean-Jaurès ou encore Strasbourg.

« Comment accepter des mesures qui tendront à replier l’université française sur elle-même ? », interrogent les auteurs.

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Pour eux, l’accès aux connaissances « ne peut être entravé par des considérations financières si restrictives et sans fondement, à l’image de l’instauration d’une caution de retour ou d’une limitation des aides sociales ».

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« Appliquer de façon généralisée (…) la majoration des droits d’inscription pour les étudiants extra-communautaires aurait un effet particulièrement délétère » sur leur nombre, origine géographique et situation sociale, alors même que ces étudiants internationaux « sont une richesse pour notre pays », plaident-ils.

Une loi « à l’encontre des principes d’égalité »

Dans une tribune distincte, publiée par « le Parisien » et transmise à l’AFP, les dirigeants de trois grandes écoles de commerce, HEC Paris, l’Essec et l’ESCP, dénoncent aussi des mesures « qui menacent gravement notre compétitivité internationale » et « anéantiraient l’objectif gouvernemental de doubler le nombre d’étudiants internationaux d’ici 2027 ».

Ils déplorent l’instauration de quotas pluriannuels pour les étudiants, qui « pousse à faire une croix sur l’apport » de « jeunes talents » ; et la mise en place d’une « caution de retour », mécanisme pour eux « économiquement et juridiquement aberrant » qui va « à l’encontre des principes d’égalité républicaine ».

« Loin d’être des solutions », ces mesures sont « des entraves disproportionnées qui risquent de compromettre durablement l’avenir de l’enseignement supérieur français », jugent-ils.

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