POLITIQUE - Le ministre de la Santé Aurélien Rousseau, opposé à la loi immigration, a remis ce mardi 19 décembre au soir une lettre de démission à Élisabeth Borne, qui n’a pas annoncé si elle l’acceptait, a déclaré à l’AFP une source ministérielle confirmant une information du Figaro.
Aurélien Rousseau, ancien directeur de cabinet d’Élisabeth Borne et en poste depuis l’été dernier, avait fait savoir son opposition à la version du texte considérablement durcie par la droite et finalement adoptée mardi soir au Parlement.
Mercredi, le ministre a confirmé auprès du Monde qu’il quittait bien le gouvernement. « L’ancien communiste avait annoncé, dès mardi matin, son départ par un message adressé au secrétaire général de l’Élysée, Alexis Kohler, et en avait fait part, par téléphone, à Élisabeth Borne », précise aussi le quotidien.
Dans la matinée, Aurélien Rousseau était absent du Conseil des ministres, selon Le Parisien et BFMTV. Avant que le porte-parole du gouvernement Olivier Véran ne confirme finalement la démission du ministre de la Santé à la sortie du Conseil des ministres.
Comme lui, plusieurs ministres défavorables au projet de loi, comme Clément Beaune (Transports) ou Sylvie Retailleau (Enseignement supérieur), ont été reçus dans la soirée de mardi à Matignon, selon des sources gouvernementales concordantes.
Élisabeth Borne tente d’évacuer
Mercredi matin sur France Inter, Élisabeth Borne a pourtant évacué en assurant qu’Emmanuel Macron, avec qui elle a échangé « jusque très tard dans la nuit » de mardi à mercredi, n’avait pas reçu de lettre de démission d’Aurélien Rousseau. Pour elle, il s’agit d’« un non-sujet ». « On va arrêter de commenter des choses qui n’existent pas », a-t-elle ensuite appuyé, même si elle a toutefois reconnu qu’« il est légitime que des ministres se posent des questions » sur cette loi.
Avant que la CMP parvienne à un accord, Gérald Darmanin avait été interrogé sur de possibles défections au sein du gouvernement en cas d’adoption du texte. Le ministre de l’Intérieur, qui a été chargé par Emmanuel Macron de porter la réforme, qui devait être la deuxième grande réforme du quinquennat après les retraites, avait alors répondu « ne pas imaginer un instant » la démission de ses collègues.
Avant les ministres pourtant, le député de la Vienne Sacha Houlié, président macroniste de la commission mixte paritaire, avait déjà annoncé son intention de ne pas voter le texte à l’Assemblée. Comme la sienne, des dizaines de voix de députés de la majorité pourraient venir à manquer, pendant que LR et le RN s’apprêtent, eux, à voter le texte. Raison pour laquelle Emmanuel Macron a convié Élisabeth Borne et une partie de son état-major à une réunion d’urgence.
Dans la même veine que les parlementaires et ministres, les Jeunes avec Macron ont pour leur part publié un communiqué dans lequel ils invitent les parlementaires à rejeter le texte de loi, coupable selon eux de « contrevenir aux valeurs et aux orientations de notre famille politique ».
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