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Plus de 6 700 lits d’hospitalisation complète fermés en 2022 en France

Les établissements de santé ont, dans le même temps, créé 2 591 places d’hospitalisation partielle, ce qui « reflète la volonté » des pouvoirs publics de réorganiser l’offre de soins hospitaliers vers plus « d’ambulatoire », d’après les auteurs d’une étude.

Le Monde avec AFP

Publié le 20 décembre 2023 à 06h53, modifié le 20 décembre 2023 à 08h00

Temps de Lecture 2 min.

La tendance à la baisse se poursuit depuis vingt ans : au 31 décembre 2022, les 2 976 hôpitaux publics et privés disposaient très exactement de 374 290 lits d’hospitalisation complète, soit 6 713 de moins que l’année précédente (− 1,8 %), selon le bilan de la direction statistique des ministères sociaux (Drees) publié mercredi 20 décembre.

Les établissements de santé ont, dans le même temps, créé 2 591 places d’hospitalisation partielle, sans nuit passée dans l’établissement (+ 3,1 %), pour arriver à un total de 85 015 places. Contrairement à un lit, une « place » de jour peut généralement accueillir plusieurs patients quotidiens.

Ces chiffres, constatés dans le public comme dans le privé, illustrent « une tendance observée depuis plusieurs années », qui « reflète la volonté » des pouvoirs publics de réorganiser l’offre de soins hospitaliers vers plus « d’ambulatoire », mais ces chiffres révèlent aussi les pénuries de personnel, qui « ne permettent pas de maintenir les lits », selon les auteurs de l’étude.

Depuis la fin de 2013, 39 000 lits d’hospitalisation complète ont été supprimés au total (− 9,4 % en neuf ans), et 17 400 places d’hospitalisation partielle ont été créées. L’effondrement capacitaire est d’ailleurs quasi constant depuis le début des années 2000, selon les données disponibles sur le site de l’Irdes (Institut de recherche et documentation en économie de la santé). Les soignants dénoncent régulièrement ces fermetures de lits, qui saturent les services, mettent les équipes sous pression et accentuent les tensions dans les services d’urgences.

Hausse de l’hospitalisation à domicile

La publication de ce rapport a lieu quelques heures après que le ministre de la santé, Aurélien Rousseau, opposé à la loi immigration tout juste adoptée par le Parlement, a remis mardi soir sa démission à la première ministre, Elisabeth Borne.

« Mon seul combat pour l’hôpital public, c’est la réouverture des lits, même si ce n’est pas une très bonne nouvelle pour l’Ondam [Objectif national des dépenses de l’Assurance-maladie] », avait lancé M. Rousseau lors d’une audition à la mi-octobre à l’Assemblée nationale. Si les lits ferment, selon lui, « ce n’est pas pour des raisons budgétaires », c’est par « manque d’attractivité » des métiers du soin. Et le gouvernement ne « reste pas les bras ballants », avait-il défendu, évoquant les importants budgets alloués lors du Ségur de la santé, ou les récentes revalorisations du travail de nuit. A la fin de novembre, il avait promis de « rouvrir plusieurs milliers de lits d’ici la fin de l’année ».

Au total, près de 29 800 lits ont été supprimés durant la période qui va de la fin de 2016 à la fin de 2022, correspondant principalement à la présidence d’Emmanuel Macron. Soit beaucoup plus que sous son prédécesseur François Hollande (− 15 000 entre la fin de 2012 et la fin de 2017), mais nettement moins que durant le quinquennat de Nicolas Sarkozy (− 37 000).

Les capacités ont, par ailleurs, diminué « plus rapidement » depuis 2020 qu’avant l’épidémie de Covid-19, note la Drees dans son étude. La crise sanitaire peut « expliquer une baisse accrue », en raison notamment de la réaffectation temporaire de personnel en réanimation, de la déprogrammation de soins ou encore de la transformation de chambres doubles en chambres simples. Pourtant le recul observé en 2022 est le « plus marqué », notent les auteurs.

L’hospitalisation à domicile (HAD) a, quant à elle, vu ses capacités croître de 1,6 %, après un « bond » de 10,5 % en 2020, et de 6,8 % en 2021.

Le Monde avec AFP

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