POLITIQUE - Malaise en Macronie. Après l’adoption, dans la douleur, du projet de loi controversé sur l’immigration mardi 19 décembre, avec les voix du RN, c’est la « gueule de bois », selon le président de la commission mixte paritaire (CMP), l’instance qui a trouvé un accord sur le texte au Parlement, Sacha Houlié.
Sur RTL, le député Renaissance, venu du PS ne cache pas son désarroi. « La fin de l’automaticité du droit du sol, la restriction du regroupement familial ou des aides sociales sont des mesures Pasqua ou Sarkozy. Je les ai combattues toute ma vie ».
Une soixantaine de députés manquent à l’appel
Il fait partie, avec 16 autres députés Renaissance, de ceux qui ont voté contre le projet de loi, tout comme les anciens ministres Stéphane Travert et Nadia Hai, et l’ex-président du groupe Gilles Le Gendre. Sur 170 députés Renaissance, 131 ont voté pour le texte, vingt se sont abstenus. En tout, au sein des trois groupes de la majorité, ce sont 59 députés qui ne votent pas ce texte. Un désaveu.
La députée Renaissance Caroline Janvier, qui a voté contre, estime que « la fuite en avant qui nous fait peu à peu abandonner nos lignes rouges signe la fin du macronisme ». Après avoir convoqué une réunion de crise mardi à 18 heures, le président de la République s’exprimera dans l’émission « C à vous » ce mercredi à 19 heures pour tenter d’éteindre le feu.
« Moment douloureux »
Comme vous pouvez le voir dans la vidéo en tête d’article, la présidente de l’Assemblée nationale Yaël Braun-Pivet s’est inquiétée sur BFMTV du « moment plutôt douloureux » traversé par la majorité présidentielle. Elle a dit souhaiter que les trois groupes qui composent la majorité relative aujourd’hui à l’Assemblée (Renaissance, Modem et Horizons) « puissent désormais travailler différemment » pour pouvoir rester unis.
Signe de la crise en cours, le ministre de la Santé, Aurélien Rousseau, a présenté sa démission à Élisabeth Borne dans la nuit du 19 au 20 décembre. Un départ qui a été confirmé par Olivier Véran, le porte-parole du gouvernement, au cours du compte rendu du conseil des ministres.
Un dossier que la cheffe du gouvernement a pourtant choisi de minimiser, avant qu’il soit officialisé. Sur France Inter, elle déclare à ce sujet : « J’ai échangé très tard dans la nuit avec le président de la République qui n’a pas reçu la démission d’Aurélien Rousseau. Donc c’est un non-sujet (...) On va arrêter de commenter des choses qui n’existent pas ». La crise au sein de la majorité, elle, existe bel et bien.
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