Un cabinet dentaire gratuit pour les étudiants de Poitiers, une première en France

Une première en France. À Poitiers, les étudiants ont désormais accès à un cabinet dentaire. Trois chirurgiens-dentistes bénévoles de l'association Aosis se relaient pour leur permettre de se faire soigner gratuitement. Si nécessaire, ils sont ensuite redirigés auprès d’une dizaine de chirurgiens-dentistes qui se sont engagés auprès de l'université à recevoir leurs étudiants une heure par semaine.

Le cabinet est installé sur le campus de Poitiers, au sein des locaux du Service de santé étudiante. Il s’adresse principalement aux étudiants qui ne trouvent pas de dentiste dans la Vienne. Ils sont soignés par Catherine Jazat, membre de l’association Aosis, composés de chirurgiens-dentistes à la retraite. Elle s’y rend une demi-journée par semaine, trois fois par mois.

"J'ai prêté serment pour soigner les malades"

Le planning de Catherine Jazat est déjà complet jusqu’au mois de février. "J’ai prêté serment. Si j’ai fait de la dentisterie, c’est avant tout pour soigner les malades”, clame Catherine Jazat qui n’hésite pas à déborder sur ses horaires pour prendre en charge un maximum d'étudiants.

"Il en faudrait davantage"

En cas de besoin, les étudiants sont ensuite redirigés vers d’autres dentistes de la Vienne, partenaire du dispositif. "Il en faudrait davantage", regrette Nemat Jaafari, le vice-président de l'université de Poitiers chargé de la santé et de la précarité étudiante. “Il y a à peu près 180 chirurgiens-dentistes dans la Vienne. Si chacun donnait une heure de son temps par semaine, on serait à 180 heures par semaine. Ce qui serait énorme !" s'enthousiasme ce chirurgien-dentiste à la retraite.

Financé en partie par la CVEC

L'extension des locaux et l’achat de matériel ont coûté 460.000 euros à l’université de Poitiers, financée en partie grâce à la CVEC, une taxe que paient chaque année les étudiants non-boursiers. Pour chaque vacation au sein du cabinet dentaire, l’Université de Poitiers verse 300 euros à l’association Aosis. Quant au fauteuil, il a été donné par la Caisse primaire d’assurance-maladie de la Vienne. C’est elle qui devrait, en principe, indemniser la dizaine de chirurgiens-dentistes qui ont accepté de donner une heure de leur temps par semaine.

À terme, l'université espère ouvrir davantage de créneaux. Une urgence, alors que 40 % des étudiants ont déjà renoncé à des soins, selon une étude réalisée en 2020 par la Fédération des associations générales étudiantes.