VIOLENCES SEXISTES - « L’engagement de la justice française pour endiguer les féminicides porte tout de même ses premiers fruits », a déclaré Eric Dupond-Moretti au Figaro ce mardi 2 janvier. Selon les chiffres du ministre de la Justice, en 2023, 94 femmes auraient été tuées par leur conjoint ou ex-conjoint en France, contre 118 en 2022. Une baisse de 20 % à saluer donc, malgré des chiffres encore « loin d’être satisfaisants », a expliqué le garde des Sceaux.
« On peut espérer que notre lutte sera encore plus efficace » avec le déploiement de « téléphones grave danger » et de « bracelets antirapprochement » supplémentaires, a par ailleurs souligné le ministre.
Mais l’état des lieux communiqué par le ministre ne correspond pas aux décomptes des associations féministes, qui recensent un bilan bien plus lourd.
« Nous avons recensé 102 féminicides »
Le collectif Féminicides par compagnons ou ex, qui répertorie les féminicides conjugaux évoqués dans la presse depuis 2016, a ainsi interpellé le garde des Sceaux sur X (anciennement Twitter) pour contester ses chiffres : « À ce jour, nous avons recensé dans la presse 102 féminicides conjugaux en France en 2023. »
Accusant le ministre de « supprimer quelques victimes », l’association féministe a également souligné que plusieurs enquêtes pour « mort suspecte » étaient encore en cours, ne permettant pas de se prononcer sur un bilan de manière définitive.
L’association Nous Toutes, dont le décompte enregistre toutes les femmes « tuées en raison de leur genre » (ce qui comprend les meurtres au sein du couple, mais aussi en dehors, notamment dans le cadre familial) comptait 134 féminicides au 31 décembre 2023, dont 72 % de féminicides conjugaux.
Sans explications supplémentaires sur la méthodologie du gouvernement, ces différences de calcul restent inexpliquées. Tous les chiffres, toutefois, semblent s’accorder sur une baisse entre 2022 et 2023.
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