Depuis le 1er janvier 2024, le Programme alimentaire mondial (PAM) a cessé sa fourniture d’aide à la population syrienne, “faute de fonds suffisants”, avait annoncé l’agence onusienne début décembre.

L’été dernier, le PAM avait réduit de moitié son programme d’assistance dont bénéficiait environ un quart de la population, d’abord en divisant quasiment par deux le nombre de ses bénéficiaires, qui sont passés de 5,6 à 3 millions de personnes, ensuite en réduisant les rations.

Avec l’arrêt de cette aide alimentaire, “on peut dire que les Syriens se dirigent vers un nouvel épisode de faim, voire de famine”, écrit une journaliste syrienne sur le site libanais Daraj.

La moitié des Syriens en insécurité alimentaire

Déclenchée il y a près de douze ans, la guerre en Syrie a fait environ 500 000 morts et poussé la moitié de la population à l’extérieur du pays, mais également occasionné de nombreux déplacés à l’intérieur du territoire. La province d’Idlib, dernier bastion rebelle dans le nord-ouest du pays, abrite 3 millions de personnes. La moitié sont des déplacés, qui dépendaient de cette aide alimentaire.

Mais plus largement, c’est l’ensemble de la population syrienne qui est concerné. Comme l’explique le site, plus de la moitié des Syriens souffrent aujourd’hui d’insécurité alimentaire.

“Malgré la ‘fin’ de la guerre dans la plupart des régions syriennes, les Syriens sont les cibles d’une guerre d’un autre genre et mènent une bataille contre la faim pour assurer le prochain repas […] dans un contexte de crise économique étouffante, d’inflation galopante et d’effondrement record de la monnaie nationale.”

Face à cette situation, les familles ont réduit au maximum leur budget alimentation. Par exemple, on achète l’huile d’olive “à l’once”, et le café “pour préparer deux tasses par jour”. “Avec la forte hausse des prix alimentaires, 12 millions de personnes en Syrie ne savent pas d’où viendra leur prochain repas”, poursuit Daraj.