Journalistes tués à Gaza : RSF dépose une seconde plainte

Soixante-six journalistes compteraient parmi les 22 000 victimes civiles tuées à Gaza, selon les chiffres du Hamas. Reporters sans frontières, qui avait déjà porté plainte le 31 octobre auprès de la Cour pénale internationale, réitère et demande une enquête.

Les proches et collègues des journalistes palestiniens Saeed Al-Taweel et Mohammad Sobh, tués lors de frappes israéliennes dans la bande de Gaza, le 10 octobre 2023.

Les proches et collègues des journalistes palestiniens Saeed Al-Taweel et Mohammad Sobh, tués lors de frappes israéliennes dans la bande de Gaza, le 10 octobre 2023. Photo Mustafa Hassona/Anadolu Agency via AFP

Par Emmanuelle Skyvington

Publié le 03 janvier 2024 à 16h55

Mis à jour le 05 janvier 2024 à 15h05

Les bombes israéliennes continuent de pleuvoir sur Gaza. Selon les chiffres donnés par le ministère de la Santé du Hamas, 22 000 victimes civiles, dont une majorité de femmes, d’adolescents et d’enfants, seraient à déplorer depuis le 7 octobre 2023 et le déclenchement du conflit. Parmi ces victimes, 66 journalistes auraient été tués, pour la plupart Palestiniens. Face à cette hécatombe, Reporters sans frontières (RSF) a déposé, le 22 décembre 2023, une seconde plainte devant la Cour pénale internationale (CPI) pour « crimes de guerre », commis par l’armée israélienne contre sept reporters palestiniens entre le 22 octobre et le 15 décembre – décédés, selon l’ONG, à la suite de tirs de sniper, de missiles ou de drones.

Les journalistes bénéficient des mêmes droits que la population civile. Pourtant, toujours selon l’ONG, ils auraient été ciblés délibérément en fonction de leur profession, et leurs décès relèveraient de la qualification d’« homicide intentionnel de civils ». Par cette démarche, RSF cherche à obtenir l’ouverture d’une enquête prioritaire de la part du Britannique Karim Khan, procureur général de la CPI, spécialiste de droit pénal international et des crimes d’État, commis en Irak notamment.

Cette démarche n’est pas la première depuis le début du conflit : une plainte pour « crimes de guerre » avait déjà été déposée le 31 octobre auprès de la CPI après la mort de sept journalistes tués dans l’exercice de leurs fonctions dans les territoires palestiniens et en Israël. Christophe Deloire, secrétaire général de RSF, estimait qu’elle devait permettre « d’établir la réalité des faits, et en quoi les journalistes ont été sciemment visés ». RSF soulevait également la question de la destruction intentionnelle des bureaux d’une cinquantaine de médias à Gaza depuis le 7 octobre. L’instruction de ces plaintes permettra peut-être un jour d’établir la vérité.

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