SANS SURPRISELa Première ministre du Bangladesh gagne des législatives jouées d’avance

Bangladesh : La Première ministre remporte les législatives boycottées par le principal parti d’opposition

SANS SURPRISELe gouvernement de Sheikh Hasina est accusé de graves violations des droits humains et d’avoir mené une répression impitoyable contre l’opposition
La Première ministre du Bangladesh, Sheikh Hasina, montre son bulletin de vote alors qu'elle vote à Dacca, au Bangladesh, le 7 janvier 2024.
La Première ministre du Bangladesh, Sheikh Hasina, montre son bulletin de vote alors qu'elle vote à Dacca, au Bangladesh, le 7 janvier 2024. - Altaf Qadri/AP / SIPA
20 Minutes avec AFP

20 Minutes avec AFP

Pour l’opposition, le scénario était écrit d’avance. La Première ministre du Bangladesh, Sheikh Hasina, a remporté les législatives de dimanche, lui ouvrant donc la voie vers un cinquième mandat.

Si Sheikh Hasina, au pouvoir depuis 2009, est créditée d’avoir favorisé une croissance fulgurante dans le huitième pays le plus peuplé du monde, son gouvernement est accusé de graves violations des droits humains et d’avoir mené une répression impitoyable contre l’opposition. Le parti au pouvoir, la Ligue Awami, a remporté environ les trois quarts des sièges au parlement monocaméral, selon des responsables de la commission électorale. Les résultats seront officiellement annoncés ce lundi.

L’opposition dénonce « un simulacre d’élection »

Après avoir voté à Dacca, Sheikh Hasina, 76 ans, avait appelé les électeurs à se rendre aux urnes, en promettant des élections « libres et équitables ». Elle a au passage dénoncé le boycott du scrutin par le principal parti d’opposition, le Parti nationaliste du Bangladesh (BNP), qu’elle a qualifié d' « organisation terroriste ». Le BNP a de son côté dénoncé « un simulacre d’élection ». Le vote a également été boycotté par d’autres partis.

La Ligue Awami n’avait pratiquement pas d’adversaires dans les circonscriptions qu’elle briguait. Mais elle avait omis de présenter des candidats dans quelques autres, apparemment pour éviter que le Parlement ne soit considéré comme l’instrument d’un parti unique. Le chef de la commission électorale nationale, Habibul Awal, a estimé dans la journée la participation autour de 40 %. Beaucoup de Bangladais interrogés ont indiqué ne pas avoir voté car le résultat était joué d’avance.

L’opposition décimée par les arrestations

Le chef du BNP, Tarique Rahman, a pour sa part dénoncé un possible bourrage des urnes. « Ce qui a eu lieu n’est pas une élection, mais plutôt une honte pour les aspirations démocratiques du Bangladesh », a-t-il jugé sur les réseaux sociaux depuis Londres, où il vit en exil depuis 2008. Certains électeurs affirment avoir été menacés de confiscation de leurs cartes d’allocations gouvernementales, nécessaires pour obtenir des prestations sociales, s’ils refusaient de voter pour la Ligue Awami.

Le BNP et d’autres partis ont manifesté sans succès pendant des mois fin 2023 pour exiger la démission de la Première ministre et un gouvernement intérimaire neutre pour superviser les élections. Quelque 25.000 cadres de l’opposition, dont l’ensemble des dirigeants locaux du BNP, ont été arrêtés après ces manifestations, au cours desquelles plusieurs personnes ont été tuées dans des affrontements avec la police, selon le parti. Le gouvernement a pour sa part fait état de 11.000 arrestations.

Près de 700.000 policiers et réservistes avaient été déployés pour maintenir l’ordre pendant le scrutin, et près de 100.000 soldats, selon la commission électorale.

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