Lyon : des familles remises à la rue au début de l’épisode de froid

94 personnes dont 56 enfants sont concernées. Les associations tablent sur un déclenchement du plan grand froid.

Lyon, lundi. Des familles quittent un hôtel où elles étaient hébergées. AFP/Jeff Pachoud
Lyon, lundi. Des familles quittent un hôtel où elles étaient hébergées. AFP/Jeff Pachoud

    Des familles sans abri, dont 56 enfants, hébergées pendant les vacances scolaires dans un hôtel à Lyon, se retrouvent de nouveau sans logement ce lundi. Plusieurs associations dénoncent cette situation alors qu’un épisode de froid s’installe en France.

    « Jamais sans toit » et « Un toit pour toi » étaient notamment représentées dès 7 heures devant un hôtel du 8e arrondissement de la ville pour accompagner la sortie des familles, en ce premier jour d’école de 2024. « Ce matin, on a annoncé à 94 personnes, dont 56 enfants, qu’elles allaient être remises à la rue, alors qu’il fait un froid glacial. Cette vague de froid était prévisible. On pouvait l’anticiper et leur mise à l’abri aussi », a déploré Raphaël Vulliez de « Jamais sans toit ». « On espère que dans la journée le plan Grand froid sera activé et qu’il y aura une coordination entre les services de l’Etat et la municipalité, par exemple pour ouvrir un gymnase », a-t-il plaidé.

    « Les écoles n’ont pas vocation à devenir centre d’hébergement d’urgence »

    Dans les semaines précédant les vacances de Noël, ces familles étaient logées dans une dizaine d’écoles « occupées ». Comme elles ne pouvaient y rester pendant les congés, la Ville de Lyon avait pris en charge les nuitées d’hôtel pour les mettre à l’abri.

    À la sortie de l’établissement, Fadima, qui a deux enfants, a confié à l’Agence France presse (AFP) avoir « peur » pour la suite. « On ne sait pas quoi faire maintenant, où on va dormir », a-t-elle dit. « Il y a des gens qui meurent dans ce froid. Avec des enfants, c’est pas facile… »

    « Les écoles sont un lieu de protection, mais elles n’ont pas vocation à devenir centre d’hébergement d’urgence », estime Rahaël Vulliez qui a « l’impression que la solution imaginée par les pouvoirs publics c’est on va laisser occuper les écoles et mettre le chauffage la nuit ». Il a appelé le gouvernement à la création de milliers de places d’hébergements d’urgence. Environ 3000 enfants dorment à la rue chaque jour en France, 334 dans l’agglomération lyonnaise selon le décompte du collectif.