Discrimination : « 95 % des étudiants qui ne trouvent pas de stages ont des noms africains ou maghrébins »

À la tête d’une association qui parraine les étudiants en droit dans leurs recherches de stages, le magistrat Youssef Badr se désespère de voir les étudiants avec des noms à consonance étrangère systématiquement évincés. Il appelle à un sursaut collectif.

Le juge Youssef Badr, président d’une chambre correctionnelle du tribunal de Bobigny (Seine-Saint-Denis), a créé l’association la Courte Échelle pour aider les étudiants avec des noms d’origine étrangère à obtenir des stages. Radio France/Maxppp/Sophie Parmentier
Le juge Youssef Badr, président d’une chambre correctionnelle du tribunal de Bobigny (Seine-Saint-Denis), a créé l’association la Courte Échelle pour aider les étudiants avec des noms d’origine étrangère à obtenir des stages. Radio France/Maxppp/Sophie Parmentier

    Ancien porte-parole de la chancellerie, aujourd’hui président d’une chambre correctionnelle du tribunal de Bobigny (Seine-Saint-Denis), Youssef Badr a créé il y a deux ans l’association la Courte Échelle. Celle-ci vise à aider les étudiants à obtenir des stages. Face à la recrudescence de jeunes qui ne reçoivent même pas de réponses à leurs demandes, le magistrat lance un cri d’alerte contre la discrimination dont sont victimes ces étudiants avec des noms d’origine étrangère.

    Une prise de position forte qui fait écho à la proposition de loi actuellement débattue au Parlement pour lutter contre la discrimination à l’emploi et au logement. Les députés veulent favoriser la pratique des tests individuels (deux CV identiques sont envoyés où seul diffère le nom, l’adresse…) ou statistiques. Il s’agit dans ce dernier cas de l’envoi d’un très grand nombre de candidatures fictives pour étudier la réaction de l’entreprise ou de l’organisme cible.