CONFLITAccusé de « génocide » par l’Afrique du Sud, Israël devant la CIJ

Guerre Hamas – Israël : Accusé de « génocide » par l’Afrique du Sud, l’Etat hébreu devant la CIJ

CONFLITLe président israélien Isaac Herzog rejette vivement l’affirmation de Pretoria, la jugeant « atroce et absurde »
Guerre Hamas-Israël: L'Afrique du Sud dépose plainte contre Israël pour « acte de génocide » #shorts
20 Minutes avec AFP

20 Minutes avec AFP

Israël va devoir répondre ce jeudi aux graves accusations de Pretoria. L’Etat hébreu fait en effet face devant la Cour internationale de justice à des accusations « d’actes génocidaires » à Gaza, formulées par l’Afrique du Sud et rejetées par le président israélien.

Pretoria a saisi en urgence la plus haute juridiction des Nations unies, qui siège à La Haye, pour qu’elle enjoigne à Israël de « suspendre immédiatement ses opérations militaires » dans la bande de Gaza. Selon l’Afrique du Sud, Israël rompt ses engagements pris en vertu de la Convention des Nations unies sur le génocide, signée en 1948 à la suite de l’Holocauste. En tant que cosignataire du traité, Pretoria peut poursuivre Israël devant la CIJ, qui statue sur les différends entre Etats.

Pretoria condamne aussi « sans équivoque » l’attaque du Hamas

Dans sa requête de 84 pages, l’Afrique du Sud reconnaît le « poids particulier de la responsabilité » de l’accusation de génocide contre Israël et condamne « sans équivoque » l’attaque du Hamas du 7 octobre. Mais les actions israéliennes à Gaza sont destinées « à provoquer la destruction d’une partie substantielle du groupe national, racial et ethnique palestinien », accuse-t-elle.

« Il n’y a rien de plus atroce et absurde que cette affirmation », a réagi le président israélien Isaac Herzog. « Nous serons devant la Cour internationale de Justice et nous présenterons fièrement notre cas de légitime défense (…) en vertu du droit international humanitaire », a-t-il ajouté. Selon lui, l’armée israélienne « fait tout son possible, dans des circonstances extrêmement compliquées sur le terrain, pour s’assurer qu’il n’y aura pas de conséquences imprévues ni de victimes civiles ».

Une institution impuissante

Des représentants des deux pays s’exprimeront lors d’audiences ce jeudi et vendredi. S’agissant d’une procédure d’urgence, la CIJ pourrait se prononcer dans quelques semaines. Ses décisions sont sans appel et juridiquement contraignantes, mais elle n’a aucun pouvoir pour les faire appliquer.

Surtout, la résolution complète de l’affaire devant la CIJ peut prendre des années. A ce stade, « la cour ne déterminera pas si un génocide est en train de se dérouler à Gaza », souligne Cecily Rose, professeure en droit international à l’université de Leyde aux Pays-Bas. Selon elle, « la cour évaluera seulement s’il existe un risque de préjudice irréparable aux droits garantis par la Convention sur le génocide, en particulier le droit des Palestiniens de Gaza à être protégés contre les actes qui menacent leur existence en tant que groupe ».

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