Nous sommes seulement le 12 janvier, mais Il Fatto Quotidiano tire déjà la sonnette d’alarme. “La région la plus au sud de l’Italie est déjà en pleine urgence sécheresse, constate le journal de Rome, au beau milieu de l’hiver et malgré les pluies de ces derniers jours.”

Force est de constater que le média de la capitale ne fait pas dans le sensationnalisme, puisque, en Sicile, des mesures ont déjà été prises pour contenir la crise qui se dessine à l’horizon.

“Depuis le 8 janvier, le débit d’eau dans 39 communes a été réduit de 10 % à 15 %, ce qui veut dire que moins de litres par seconde vont arriver dans les habitations, détaille le quotidien transalpin, et à partir du 12 janvier, 15 autres communes vont voir leur débit d’eau réduit.”

Une situation inédite depuis 1921

En réalité, les problèmes de ce début d’année 2024 puisent leurs racines dans l’automne 2023, où il n’y a pas pratiquement pas eu de précipitations sur l’île méditerranéenne. Selon les hydrologues interrogés par le Giornale di Sicilia, le deuxième semestre 2023 a même été le plus sec jamais enregistré depuis 1921. Dans un tel contexte, la pluie a beau avoir fait quelques timides apparitions en janvier, les réserves hydriques de la Sicile n’ont pas pu être rechargées.

“Sur l’île, on dénombre 29 barrages, tous réalisés artificiellement entre les années 1950 et 1970, et globalement, ils ont perdu 16,35 millions de mètres cubes d’eau en décembre 2023”, indique à ce sujet Il Fatto Quotidiano.

“Un contexte hydrique digne du tiers-monde”

Le réchauffement climatique a donc un effet dévastateur sur l’île méditerranéenne. Mais si la Sicile se trouve dans cette situation, ce n’est pas qu’une fatalité liée à la météo. “Selon les données de l’Institut italien de statistique sur la période 2020-2022, la Sicile est la première région du pays pour les pertes hydriques, avec un taux de 52,5 % ”, souligne de son côté La Repubblica.

Cela signifie que le réseau de l’île perd plus de la moitié de l’eau qu’il achemine en raison de ses fuites. Un constat qui pousse le quotidien progressiste à ce jugement lapidaire : “Le contexte hydrique de la Sicile est digne du tiers-monde.”