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Guerre Israël-Hamas : en Turquie, le footballeur israélien arrêté pour « incitation publique à la haine » remis en liberté

Le joueur d’Antalyaspor, Sagiv Jehezkel, a été exclu de son équipe après avoir montré sur son poignet le message « 100 jours, 07.10 ». La chaîne de télévision privée NTV affirme qu’Israël a envoyé un avion spécial pour récupérer Sagiv Jehezkel et le ramener.

Le Monde avec AFP

Publié le 15 janvier 2024 à 00h20, modifié le 15 janvier 2024 à 13h30

Temps de Lecture 2 min.

Sagiv Jehezkel, le joueur israélien d’Antalyaspor, après avoir marqué un but face à Trabzonspor, le 14 janvier 2024, à Antalya. Il exhibe un bandage sur lequel est écrit « 100 jours, 7.10 », en référence à l’attaque du Hamas le 7 octobre 2023 sur le sol israélien.

Le joueur israélien du club de football d’Antalya, dans le sud de la Turquie, arrêté dimanche 14 janvier pour incitation à la haine, a été remis en liberté lundi, dans l’attente de son procès, rapporte l’agence de presse DHA-Sports. La chaîne de télévision privée NTV affirme qu’Israël a envoyé un avion spécial pour récupérer Sagiv Jehezkel et le ramener dans son pays.

Auteur d’un but lors de la rencontre de la Süper Lig turque face à Trabzonspor, Sagiv Jehezkel, qui compte également huit sélections avec l’équipe nationale israélienne, avait montré un bandage sur son poignet sur lequel était inscrit « 100 jours, 07.10 » − qui rappelle la date de l’attaque perpétrée par le mouvement palestinien Hamas sur le sol israélien, le 7 octobre 2023 −, ainsi que l’étoile de David, symbole de l’Etat hébreu.

« Je n’ai rien fait pour provoquer qui que ce soit. Je ne suis pas pro-guerre. Il y a des Israéliens retenus en otages à Gaza », a déclaré le joueur, selon la chaîne de télévision privée NTV, qui affirme avoir eu accès à son interrogatoire de police. « Je n’ai jamais manqué de respect à qui que ce soit depuis que je suis en Turquie. Je veux que la guerre s’arrête. C’est pourquoi j’ai montré ce signe », s’est-il défendu. Sagiv Jehezkel avait été arrêté à la fin du match, et exclu de son équipe.

« Le parquet d’Antalya a ouvert une enquête judiciaire contre le footballeur israélien Sagiv Jehezkel pour “incitation publique à la haine” en raison de sa célébration odieuse en faveur du massacre commis par Israël à Gaza », avait annoncé dimanche soir, sur le réseau social X, le ministre de la justice turc, Yilmaz Tunç.

Le message est interprété par le ministre comme un témoignage de soutien aux opérations militaires israéliennes lancées en représailles dans la bande de Gaza. « Nous continuerons à soutenir les Palestiniens opprimés », a-t-il écrit, dénonçant un « génocide » en cours à Gaza.

« Contre les valeurs » du pays

Le club d’Antalyaspor a, lui, annoncé avoir exclu son joueur israélien, qu’il accuse d’avoir « agi contre les valeurs de notre pays ».

« Nous condamnons le comportement totalement inacceptable du footballeur Sagiv Jehezkel lors du match entre Antalyaspor et Trabzonspor disputé aujourd’hui (…) et trouvons appropriée la décision d’Antalyaspor d’exclure le joueur de son équipe. Les procédures et enquêtes disciplinaires nécessaires contre les responsables ont été immédiatement engagées », a abondé, de son côté, la Fédération turque de football (TFF).

Un second joueur israélien, Eden Karzev, se retrouve, lui aussi, au cœur d’une enquête, lundi 15 janvier, en Turquie. Le joueur a brandi sur Instagram un panneau disant en anglais : « 100 - Ramenez-les à la maison MAINTENANT », en référence aux otages. Le club stambouliote de Basaksehir, connu pour sa proximité avec la présidence turque, a ainsi annoncé une enquête disciplinaire contre M. Karzev après cette publication.

Les autorités israéliennes avaient appelé leurs ressortissants à quitter la Turquie dès le début de la guerre à Gaza en raison du très fort sentiment propalestinien dans le pays.

Le Monde avec AFP

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