Le site Planet Anomaly a été créé en mars 2023 par Bhabna Banerjee, datajournaliste et illustratrice canadienne qui a collaboré à Visual Capitalist et Forbes, notamment. Son objectif : transformer des données scientifiques sur la pollution et la crise climatique en “histoires visuelles et digestes”. Celle-ci est un extrait d’une datavisualisation parue en novembre. Elle s’appuie sur les données du rapport d’IQAir 2022 sur la qualité de l’air dans le monde et présente initialement les données de 75 capitales mondiales. Bien que l’échantillon que nous avons représenté ici ne permette pas une comparaison exhaustive, il traduit les disparités existant entre les villes.

Cette représentation souligne également le fait que la concentration moyenne de particules fines dépasse, pour la majorité des capitales, le seuil de référence fixé par l’Organisation mondiale de la santé (OMS), seuil au-delà duquel un effet sur la santé humaine est possible. Connues sous le nom de PM2.5 – car elles ont un diamètre inférieur ou égal à 2,5 micromètres, bien plus petit que celui d’un cheveu humain –, ces particules fines sont capables d’entrer dans les poumons et de voyager dans le sang. Elles peuvent être responsables de diverses affections, notamment le cancer du poumon.

Dans notre représentation, qui se concentre sur 20 capitales, une seule – Canberra – est en deçà du seuil de 5 microgrammes par mètre cube (μg/m³) fixé par l’OMS. Et si l’on se réfère au travail original représentant 75 capitales, seules les portoricaine et islandaise viennent s’ajouter à l’australienne.

Les villes asiatiques sont particulièrement polluées

Le rapport sur la qualité de l’air établit par ailleurs un classement des villes – et pas seulement des capitales – où la concentration en particules fines est la plus élevée. Parmi les 20 premières, on trouve essentiellement des agglomérations d’Asie, Lahore, au Pakistan, arrivant en tête. En revanche, la capitale chinoise n’en fait pas partie. Il faut dire que Pékin fait des efforts considérables. Et ça paie : entre 2018 et 2022, la concentration de son air en PM2.5 a été réduite de 40 %. Elle reste néanmoins à un niveau relativement élevé (29,8 μg/m³).

Avec une concentration en PM2.5 de 89,7 μg/m³, N’Djamena, au Tchad, fait partie du Top 20 des villes les plus polluées, et si l’on se concentre uniquement sur les capitales, elle se situe à la place peu enviable de numéro un. En 2022, d’importantes tempêtes de poussière ont joué un rôle dans l’évolution de la concentration en particules fines, qui était de 77,6 μg/m³ l’année précédente.

L’air de Paris, avec une concentration en PM2.5 de 12,7 μg/m³, est quant à lui plus pollué que celui de Tokyo (9,2 μg/m³), Madrid (9,5 μg/m³) ou Londres (9,6 μg/m³), par exemple. La capitale française est, en Europe, l’une de celles où la concentration en particules fines est la plus élevée. Mais dans ce podium de la pollution, Sofia, Zagreb ou encore Athènes la dépassent.