Remaniement : « Toute la gauche » déposera une motion de censure contre le gouvernement, selon le patron du PS

Olivier Faure a également taclé la longue prise de parole d’Emmanuel Macron ce mardi soir en dénonçant « une opération de communication » dans laquelle « on n’a rien vu de nature à emmener le pays ».

Le premier secrétaire du PS Olivier Faure à l'Assemblée nationale le 6 février 2023. AFP/Ludovic Marin
Le premier secrétaire du PS Olivier Faure à l'Assemblée nationale le 6 février 2023. AFP/Ludovic Marin

    Sur ce coup, la Nupes ne sera pas divisée. Le premier secrétaire du Parti socialiste Olivier Faure a annoncé ce mercredi sur Public Sénat que « toute la gauche » déposerait « bien sûr » une motion de censure après la déclaration de politique générale du Premier ministre Gabriel Attal, prévue fin janvier.

    Interrogé sur cette possibilité, Olivier Faure a répondu : « Bien sûr, c’est une évidence. On le fera avec toute la gauche », précisant que ce serait aussi avec La France insoumise, le parti de Jean-Luc Mélenchon, avec qui il est en froid depuis que le leader insoumis a refusé de qualifier le Hamas de mouvement terroriste. « La gauche reste la gauche, il y a des désaccords mais aussi des points d’accord », a-t-il affirmé, évoquant une « convergence » sur ce sujet.

    « Tout ça pour ça ! »

    Le patron du PS a aussi critiqué la prestation d’Emmanuel Macron, ce mardi soir lors d’une longue conférence de presse de près de 2h20. « Tout ça pour ça ! », s’est-il exclamé. « Le président nous avait convoqués en nous expliquant que ce serait le grand rendez-vous de la Nation, qu’il allait prendre une initiative qui allait unir les Français. Qu’a-t-on vu ? Quelques mesures, une grande défiance vis-à-vis de la jeunesse, les chômeurs que l’on stigmatise, la préférence nationale parfaitement assumée », a-t-il déploré.

    « On n’a rien vu de nature à emmener le pays, à le fédérer sur une vision », a-t-il ajouté. « Sur l’écologie il n’y a rien ou presque, sur la démocratie rien, sur les inégalités galopantes, le mal-logement, rien. On est fasciné par la vacuité du propos », a-t-il dénoncé.

    Évoquant « une opération de communication », Olivier Faure a aussi estimé que « sur le pouvoir d’achat, franchement hier c’était la misère et même le mensonge ». « La réalité, c’est qu’aujourd’hui on a des gens qui sont à l’euro près » et le doublement des franchises médicales annoncé par Emmanuel Macron « aura des conséquences sur l’accès aux soins, avec des gens qui se priveront ».



    Enfin, il a jugé qu’Emmanuel Macron luttait « par intermittence » contre le RN, « simplement quand il y a une élection en vue ». « Mais désormais qui peut le croire. Il a donné une victoire idéologique au RN », avec la loi immigration, a-t-il souligné. « Comment voulez-vous qu’il vienne nous expliquer qu’il est celui qu’il fera barrage à l’extrême droite ? »