Paris: 61% des habitants favorables à un stationnement plus cher pour les SUV
Dans moins de trois semaines, le 4 février, les Parisiens sont appelés à participer à une nouvelle votation citoyenne sur la place des SUV dans la capitale avec cette question: "pour ou contre la création d’un tarif spécifique pour le stationnement des voitures individuelles lourdes, encombrantes, polluantes?".
À l'approche de ce scrutin, l'institut OpinionWay a réalisé un sondage pour l'association Respire et ses ONG partenaires: Clean Cities et Transport & Environnement.
Ce sondage, révélé ce mercredi 17 janvier par BFMTV, indique que 61% des Parisiens sont d'accord avec la proposition de la ville de Paris soumise à votation, c'est-à-dire la mise en place d'une tarification de stationnement spécifique aux SUV.
Si cette disposition est appliquée par la ville, les tarifs passeront de 6 à 18 euros de l'heure dans les arrondissements les plus centraux et de 4 à 12 euros dans les autres. La ville de Paris retient comme critère de définition d'un SUV celui du poids: plus d'1,6 tonne pour les véhicules thermiques et plus de 2 tonnes pour les véhicules électriques.
Le soutien à cette proposition grimpe à plus de 70% si la hausse du stationnement pour les SUV est soumise à des conditions. Notamment si les recettes supplémentaires sont investies dans l'amélioration de la mobilité à Paris (52% d'entre eux), si cette augmentation concerne uniquement le stationnement non-résidentiel (34%) ou encore si des exceptions sont prévues pour les ménages à faible revenu (28% de ces personnes favorables).
Des nuisances dans la vie quotidienne
Les personnes interrogées sont 89% à reconnaître que la pollution de l'air est importante à Paris, une thématique qui devance les difficultés de circulation (87%) et la pollution sonore (84%). Deux tiers des Parisiens se disent pas satisfaits du partage actuel de la chaussée entre les piétons, les cyclistes et les voitures.
Plus de la moitié des personnes interrogées (56%) ont une mauvaise opinion des SUV et ils sont 75% à juger ces véhicules "encombrants", 61% les trouvent "mauvais pour la qualité de l'air" et 58% "mauvais pour le climat".
Pour autant, plus de la moitié des personnes interrogées soulignent que parmi les avantages des SUV, ces véhicules sont "confortables" (53%). 40% des sondés estiment aussi qu'ils sont "sécurisés" et "agréables à conduire".
"Il faut aller vers des véhicules plus aérodynamiques, plus légers, pour réduire les différents impacts qu'il peut y avoir en termes de consommation de ressource, d'énergie", analyse Aurélien Bigo, chercheur dans la transition énergétique des transports, interrogé par BFMTV.
À noter que 44% des personnes interrogées possèdent une voiture thermique (essence ou diesel), mais seulement 13% d'entre elles ont un SUV. Parmi les moyens de transport utilisés principalement au quotidien, elles sont 29% à emprunter le métro et 27% à se déplacer à pied.
La participation s'annonce faible
Les personnes interrogées sont 66% à savoir qu'une votation est organisée le 4 février concernant les SUV, même si dans le détail, 22% disent ne pas savoir "précisément de quoi il s'agit".
Par contre, la participation risque de s'annoncer faible pour cette nouvelle votation citoyenne. 11% des Parisiens disent qu'ils iront voter le jour de la consultation. Lors du dernier scrutin de ce type, le dimanche 2 avril 2023, concernant les trottinettes électriques en libre-service, le taux de participation avait atteint 7,46% des inscrits. Plus de 90% des votants s'étaient prononcés pour la fin de ce service qui a disparu des rues de la capitale le 31 août dernier.
L'article publié initialement se basait sur des chiffres provisoires issus du sondage. Celui-ci a été mis à jour avec les résultats définitifs.
Sondage OpinionWay pour l'association Respire et Clean Cities, échantillon de 847 personnes, représentatif de la population parisienne âgée de 18 ans et plus. L'échantillon a été constitué selon la méthode des quotas, au regard des critères de sexe, d'âge, de catégorie socioprofessionnelle et d'arrondissement de résidence. Interrogation par internet du 2 au 5 janvier 2024.