Examen gynécologique, spermogramme... le gouvernement souhaite instaurer un bilan de fertilité à 25 ans pour le "réarmement démographique"

En vue du "réarmement démographique" voulu par Emmanuel Macron, le gouvernement envisage d'instaurer un bilan fertilité pour les femmes et les hommes de 25 ans.

La rédaction Publié le 22/01/2024 à 11:01, mis à jour le 22/01/2024 à 11:12
Quelque 3,3 millions de Français seraient aujourd'hui directement touchés par la question de l'infertilité. Photo d'illustration Eric Ottino

Emmanuel Macron a annoncé le 16 janvier le lancement d'un "grand plan de lutte contre le fléau" de l'infertilité pour permettre un "réarmement démographique".

Aucun détail sur ce plan n'a été donné mais l'Élysée y travaille déjà, révèle La Tribunenotamment sur la généralisation d'un examen gynécologique pour les femmes et d'un spermogramme pour les hommes, pris en charge à 100% par la Sécurité sociale et à effectuer à 25 ans.

"On veut créer un effet signal pour dire aux jeunes: ne vous posez pas la question à 35 ans", précise l'entourage du président de la République au média. 

"On en parle souvent quand c'est trop tard"

Une piste confirmée par Aurore Bergé, ministre déléguée chargée de l'Égalité entre les femmes et les hommes, interrogée ce dimanche dans l'émission "Questions politiques" de France Inter, franceinfo et Le Monde.

"En vérité, dans nos parcours de femmes, à quel moment on nous en a parlé, de cette question [de l'infertilité]? Dans les parcours d'hommes, à quel moment on en parle? À qui on en parle? Eh bien malheureusement, on en parle souvent quand c'est trop tard."

La ministre a aussi soulevé la question des déserts médicaux dans le suivi par des gynécologues ou sages-femmes.

Parcours PMA, congé de naissance, places en crèches

Parmi les autres mesures de ce grand plan contre l'infertilité, Aurore Bergé a évoqué l'idée d'un congé pour faciliter les parcours de procréation médicalement assisté (PMA).

Sont également envisagés, selon La Tribune, le renforcement de la lutte contre les perturbateurs endocriniens, le développement de la recherche sur la PMA ainsi que l'ouverture de 100.000 places en crèche ou chez des assistantes maternelles d'ici 2027.

Concernant le congé de naissance, qui remplacera le congé parental actuel, Emmanuel Macron a indiqué le 16 janvier qu'il "sera mieux rémunéré et permettra aux deux parents d'être auprès de leur enfant pendant six mois s'ils le souhaitent".

Quelque 3,3 millions de Français seraient aujourd'hui directement touchés par la question de l'infertilité. Le nombre de naissances a quant à lui reculé de 6,6% en France en 2023, passant sous la barre symbolique des 700.000 pour la première fois depuis la fin de la Seconde guerre mondiale.

"Laissez nos utérus en paix"

Les propos d'Emmanuel Macron, qui a appelé à un "réarmement démographique", ont suscité un tollé dans les rangs féministes et de la gauche, qui y voient une tentative de contrôler le corps des femmes.

"La mise en place de politiques natalistes, profondément contraires à l'autonomie des femmes, constitue une régression politique et sociale préoccupante", a réagi la Fédération nationale des centres d'information sur les droits des femmes et des familles (CIDFF), exprimant sa "vive inquiétude".

"Laissez nos utérus en paix", a lancé de son côté la présidente de la Fondation des femmes Anne-Cécile Mailfert sur son compte X (ex-Twitter).

"Le corps des femmes n'est pas une arme"

À gauche, l'appel du chef de l'Etat a fait grincer des dents de nombreux élus sur le réseau social. ""Réarmement démographique"? Le corps des femmes n'est pas une arme... tous ces concepts fumeux sont inquiétants", a estimé le député LFI Alexis Corbière.

La cheffe des écologistes Marine Tondelier a exprimé pour sa part son "malaise" et dressé un parallèle avec le livre "La Servante écarlate" de Margaret Atwood, roman d'anticipation décrivant un régime totalitaire où les femmes sont asservies.

Quant à Arthur Delaporte, porte-parole du groupe PS à l'Assemblée nationale, il a dénoncé des "injonctions natalistes".

À l'inverse, le Rassemblement national (RN) a salué la prise en compte de la question de la natalité tout en se montrant prudent quant aux modalités des annonces d'Emmanuel Macron.

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Nice-Matin

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