"Aucune passion": le patron de L'Oréal étrille les télétravailleurs qui ne vont jamais au bureau
En finir avec un usage trop important voire intégral du télétravail est l'objectif numéro un de nombreuses multinationales, notamment américaines. Quitte à clairement culpabiliser les salariés qui hésiteraient un peu trop à revenir au bureau.
A l'image des dernières déclarations de Nicolas Hieronimus, PDG de l'Oréal lors du Forum économique de Davos. Il estime ainsi que les télétravailleurs à 100% n'ont "absolument aucun attachement, aucune passion, aucune créativité".
"Je pense qu’il est vital d’être au bureau. Il s’agit de rencontrer des gens", poursuit-il. "Et c’est aussi plus juste pour les travailleurs, car nous avons beaucoup de jeunes qui ont de petites maisons ou de jeunes enfants et le travail à domicile est en fait très mauvais pour leur santé mentale".
C'est également plus équitable pour les "cols bleus qui travaillent chaque jour dans l'usine", estime-t-il.
Inéquitable
Pour rappel, L'Oréal autorise actuellement ses salariés à travailler deux jours par semaine à domicile.
"Nous n'avons pas fait comme beaucoup d'entreprises technologiques où tout le monde travaille à domicile tout le temps, et maintenant ils disent : 'Oh mon Dieu, c'était une erreur'", souligne Nicolas Hieronimus.
Aux Etats-Unis, il semblerait d'ailleurs que les salariés qui choisissent d'être 100% en télétravail sont désormais moins bien traités que ceux qui viennent au bureau.
Selon une étude de Live Data Technologies, les télétravailleurs (sans aucune journée de présentiel) ont été 30% moins nombreux à obtenir l'an dernier une promotion que leurs homologues qui ne télétravaillent pas.
Selon un autre sondage, 50% des travailleurs en présentiel ont reçu une augmentation, 41% seulement pour ceux en distanciel, les dirigeants souhaitant à 90% vouloir récompenser ceux qui font l'effort de venir, et plus on monte en hiérarchie, plus les travailleurs à distance sont désavantagés.