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"Aucune passion": le patron de L'Oréal étrille les télétravailleurs qui ne vont jamais au bureau

Lors du Forum économique de Davos, Nicolas Hieronimus a déclaré qu'il est "vital d'être au bureau".

En finir avec un usage trop important voire intégral du télétravail est l'objectif numéro un de nombreuses multinationales, notamment américaines. Quitte à clairement culpabiliser les salariés qui hésiteraient un peu trop à revenir au bureau.

A l'image des dernières déclarations de Nicolas Hieronimus, PDG de l'Oréal lors du Forum économique de Davos. Il estime ainsi que les télétravailleurs à 100% n'ont "absolument aucun attachement, aucune passion, aucune créativité".

"Je pense qu’il est vital d’être au bureau. Il s’agit de rencontrer des gens", poursuit-il. "Et c’est aussi plus juste pour les travailleurs, car nous avons beaucoup de jeunes qui ont de petites maisons ou de jeunes enfants et le travail à domicile est en fait très mauvais pour leur santé mentale".

C'est également plus équitable pour les "cols bleus qui travaillent chaque jour dans l'usine", estime-t-il.

Le débat : Télétravail, faut-il arrêter ? - 18/01
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20:42

Inéquitable

Pour rappel, L'Oréal autorise actuellement ses salariés à travailler deux jours par semaine à domicile.

"Nous n'avons pas fait comme beaucoup d'entreprises technologiques où tout le monde travaille à domicile tout le temps, et maintenant ils disent : 'Oh mon Dieu, c'était une erreur'", souligne Nicolas Hieronimus.

Aux Etats-Unis, il semblerait d'ailleurs que les salariés qui choisissent d'être 100% en télétravail sont désormais moins bien traités que ceux qui viennent au bureau.

Selon une étude de Live Data Technologies, les télétravailleurs (sans aucune journée de présentiel) ont été 30% moins nombreux à obtenir l'an dernier une promotion que leurs homologues qui ne télétravaillent pas.

Selon un autre sondage, 50% des travailleurs en présentiel ont reçu une augmentation, 41% seulement pour ceux en distanciel, les dirigeants souhaitant à 90% vouloir récompenser ceux qui font l'effort de venir, et plus on monte en hiérarchie, plus les travailleurs à distance sont désavantagés.

Olivier Chicheportiche Journaliste BFM Business