Étude de Didier Raoult sur le Covid : le gouvernement engage une procédure disciplinaire contre trois praticiens

Le gouvernement engage ce jeudi une procédure disciplinaire à l’encontre de trois praticiens de l’équipe de Didier Raoult au sujet de l’étude du professeur sur le Covid-19.

L'étude de Didier Raoult décrivait des essais cliniques non déclarés. AFP/Christophe Simon
L'étude de Didier Raoult décrivait des essais cliniques non déclarés. AFP/Christophe Simon

    L’étude avait jeté l’opprobre sur le professeur Didier Raoult. Trois praticiens ayant cosigné la publication qui décrit des essais cliniques non déclarés sur des patients atteints du Covid pendant la pandémie font l’objet d’une procédure disciplinaire à l’initiative du gouvernement, rapporte l’AFP.

    Trois praticiens saisis

    Confirmant une information de La Provence, l’agence de presse fait savoir que, dès la mi-décembre, la juridiction disciplinaire des personnels hospitalo-universitaires (JDHU) a été saisie par la ministre de la Recherche, Sylvie Retailleau, et l’ex-ministre de la Santé, Aurélien Rousseau.

    Au cœur de ce nouveau volet du scandale Didier Raoult, trois praticiens ayant cosigné l’étude sur des « essais cliniques réalisés en dehors des cadres réglementaires », selon le ministère. Les professeurs Matthieu Million, chef de service des hospitalisations de jour de l’IHU-MI (Institut hospitalo-universitaire Méditerranée Infection), Philippe Parola, chef du service des maladies infectieuses aiguës, et Philippe Brouqui, infectiologue, sont visés.



    La JDHU dispose de plusieurs sanctions allant de l’avertissement à la révocation, en passant par le blâme, l’abaissement d’échelon ou encore la mise en retrait d’office.

    L’étude sur l’hydroxychloroquine

    Leur article, publié en ligne dans la revue « New Microbes and New Infections », présente les résultats d’une analyse sur plus de 30 000 patients traités en 2020 et 2021. Elle démontre les supposés bénéfices de l’hydroxychloroquine dans le traitement précoce du Covid.



    Selon le ministère, ce traitement est issu de « prescriptions inappropriées et dangereuses, dont la méthodologie est contestable, et constitue un nouveau manquement aux règles éthiques et déontologiques ».

    VIDÉO. Le professeur Raoult s’explique devant les députés

    La justice saisie

    Après la parution de l’étude en 2022, l’ANSM (Agence nationale de sécurité du médicament), avait saisi la justice. En cause, le fait que la publication n’avait pas obtenu les autorisations « nécessaires et obligatoires pour garantir la sécurité des patients ».

    Largement discrédité par ses pairs, le Professeur Raoult a été mis à la retraite de ses fonctions hospitalières en août 2021 et ne dirige plus l’institut marseillais. L’infectiologue ne peut donc pas faire l’objet d’une saisine, souligne le ministère.

    Le fait de pratiquer ou faire pratiquer une recherche impliquant la personne humaine sans autorisation est passible « d’un an d’emprisonnement et de 15 000 euros d’amende », précise le Code de la santé publique.