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Espagne: l'amnistie des indépendantistes catalans de 2017 ne fait pas l'unanimité

Des dizaines de milliers d'Espagnols ont manifesté à Madrid, place d’Espagne, pour protester contre la loi qui prévoit d'amnistier les indépendantistes catalans poursuivis pour la tentative avortée de sécession de 2017. La manifestation, convoquée par le Parti populaire (PP, droite) a rassemblé 45 000 personnes, selon la préfecture de Madrid. La future loi, contrepartie à la réélection du Premier ministre Pedro Sanchez, est présentée au Congrès le mardi 30 janvier.

Des dizaines de milliers d'Espagnols se sont rassemblés en plein cœur de Madrid pour protester contre la loi d'amnistie des indépendantistes catalans poursuivis pour la tentative avortée de sécession de 2017, le 28 janvier 2024.
Des dizaines de milliers d'Espagnols se sont rassemblés en plein cœur de Madrid pour protester contre la loi d'amnistie des indépendantistes catalans poursuivis pour la tentative avortée de sécession de 2017, le 28 janvier 2024. AFP - OSCAR DEL POZO
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« Entre l’amnistie et la démocratie, il faut choisir, et nous choisissons la démocratie. » C’est un des principaux slogans que l’on a pu entendre place d’Espagne, à Madrid, raconte le correspondant de RFI à Madrid, François Musseau.

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Beaucoup brandissaient des drapeaux sang et or et clamaient que l’amnistie pour les responsables séparatistes catalans constitue une trahison de la part du socialiste Pedro Sanchez, au pouvoir. On a notamment vu Alberto Nunez Feijoo, le leader de la droite conservatrice, pour qui, « le gouvernement de Sanchez est un groupement d’intérêts divers et variés, qui va tomber plus tôt que tard ». Avant d’ajouter : « Nous allons sauver ce pays de manière démocratique. »

On a surtout eu l’impression d’assister à un meeting préélectoral pour les européennes de juin prochain, où la droite espère faire un bon score. Aux yeux des manifestants, Pedro Sanchez, représenté par une poupée géante pendue par les pieds, serait déterminée à vendre l’Espagne aux séparatistes basques et catalans. Avec cette manifestation, la droite bombe le torse. Mais pour l’heure, elle s’agite contre un pouvoir qui, ce mardi 30 janvier, devrait pouvoir faire voter sa fameuse loi d’amnistie.

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L'éventuel retour en Espagne de Carles Puigdemont, l'ancien chef du gouvernement régional catalan lors de la tentative de sécession de la Catalogne de 2017 et qui vit en Belgique depuis sept ans, inquiète certains manifestants. Pour certains, c'est « une insulte ». D'autres regrettent que Carles Puigdemont puisse ainsi échapper à la justice : « Je n'ai pas de mots, c'est un type qui a été condamné. » 

Lorsqu'elle sera votée et promulguée, sans doute pas avant plusieurs mois, la loi d'amnistie permettra, dans un délai de deux mois, la levée des poursuites contre des centaines de militants et dirigeants indépendantistes inculpés pour leur rôle dans la tentative de sécession de 2017.

Cette loi, promise par Pedro Sanchez, lui avait permis d'être reconduit dans ses fonctions de chef du gouvernement à la mi-novembre 2023 pour un nouveau mandat de quatre ans grâce aux votes des députés des deux partis séparatistes de Catalogne, qui en avaient fait la condition de leur soutien.

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