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Gaza : une douzaine de ministres israéliens participent à un rassemblement prônant la colonisation

Des membres du gouvernement de Benyamin Netanyahou ont participé dimanche à un rassemblement en faveur du retour des colonies à Gaza et de « l’émigration des Palestiniens ». Alors qu’une trêve serait en négociation, les bombardements sont toujours intenses dans le sud de l’enclave où l’inquiétude monte alors que l’aide de l’Unrwa pourrait rapidement se tarir.

Publié le 29 janvier 2024 Mis à jour le 29 janvier 2024 à 17:02

Des ministres du gouvernement d’extrême droite israélien, dont certain appartenant au Likoud de Benyamin Netanyahou, ont participé dimanche soir à Jérusalem à un rassemblement prônant le retour des colonies à Gaza. Après avoir appelé, le 1er janvier, le gouvernement à « encourager l’émigration des habitants de Gaza vers d’autres pays du monde », Itamar Ben Gvir, le ministre de la sécurité nationale, a réitéré dimanche : « Le temps est venu de revenir à Gush Katif et d’encourager l’émigration volontaire », a-t-il lancé en référence à un groupe de colonies israélienne installé Gaza, avant le retrait des Colons de l’enclave en 2005.

« La retraite amène la guerre et si nous ne voulons plus de 7 octobre, nous devons rentrer chez nous, contrôler le territoire et (…) encourager » le départ « volontaire » des Gazaouis, a ajouté le ministre d’extrême droite, aux côtés de 11 de ses collègues, également présents à la réunion. Le gouvernement de Benyamin Netanyahou a encouragé ces dernières années la politique de colonisation. Quelque 400 000 Israéliens vivent aujourd’hui en Cisjordanie dans des colonies illégales au regard du droit international, aux côtés de trois millions de Palestiniens. Israël a occupé la bande de Gaza ainsi que la Cisjordanie et Jérusalem-Est depuis la guerre de 1967.

Des chants et des danses pour célébrer un massacre

Les danses et les chants – « les accords d’Oslo sont morts, le peuple d’Israël vit », ont notamment scandé des participants – exécutés par les tenants de la colonisation lors de cette rencontre ont particulièrement choqué alors que des centaines de milliers de civils palestiniens sont pris au piège sous les bombes israéliennes.

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Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza où plus d’un million de Palestiniens avaient été enjoints de se réfugier pour éviter les bombardements du nord, était toujours au cœur de l’offensive multipliant les victimes dimanche. Au total, le dernier bilan du ministère de la Santé du Hamas dénombre 26 422 morts, en grande majorité des femmes, enfants et adolescents. Des civils qui pourraient, en outre, être prochainement privés du soutien de l’Unrwa, dont des salariés ont été accusés d’avoir participé aux attentats du 7 octobre entraînant la fin de son financement par de nombreux pays.

« Sans l’Unrwa, il y aura une famine »

« Deux millions de civils à Gaza dépendent de l’aide cruciale (de l’agence) pour leur survie au quotidien », a déclaré le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres. « Si l’aide (de l’Unrwa) est suspendue, il y aura une famine. Ce sont eux qui nous donnent de la farine, de la nourriture et à boire », a confirmé à l’AFP Bassam al-Masri, un habitant du nord de la bande de Gaza, réfugié à Rafah, dans l’extrême-sud.

Alors que les déclarations de ministres israéliens éloignent toute perspective d’une paix durable, une « trêve » serait en négociation sous la houlette des États-Unis. William Burns, le directeur de la CIA, a ainsi rencontré dimanche à Paris de hauts responsables israéliens et égyptiens, ainsi que le premier ministre qatari, selon des sources proches des participants. Cette réunion a été « constructive », a indiqué le bureau du premier ministre israélien, précisant qu’il demeurait toutefois « toujours des différends » entre les parties, qui « continueront à discuter cette semaine dans d’autres réunions ».

Selon le New York Times, le projet d’accord impliquerait une trêve de deux mois et la libération de tous les otages (132 seraient encore détenus à Gaza dont 28 présumés morts, selon Israël), ainsi que celle de prisonniers palestiniens en Israël.

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