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Crise de l’hôpital : le déficit des CHU a triplé en un an

Les difficultés financières que connaissent les CHU sont « peut-être les plus graves depuis [leur] création en 1958 », estiment les instances représentatives des directeurs, doyens et médecins.

Le Monde avec AFP

Publié le 29 janvier 2024 à 19h58

Temps de Lecture 2 min.

Les trente-deux centres hospitaliers universitaires (CHU) français ont atteint un déficit cumulé de 1,2 milliard d’euros fin 2023, soit trois fois plus qu’en 2022, alertent lundi 29 janvier les instances représentatives des directeurs, doyens et médecins, réclamant des « mesures d’urgence ».

Ces derniers chiffres montrent à quel point « la dégradation a été profonde et rapide », après le déficit de 402 millions d’euros fin 2022, écrivent dans un communiqué les présidents des conférences des directeurs généraux de CHU, des doyens de facultés de médecine et des présidents de commission médicale d’établissement. « La capacité d’autofinancement des CHU, et par conséquent d’investissement, a chuté de 86 % », poursuivent-ils. Ces difficultés sont « peut-être les plus graves depuis la création des CHU en 1958 ».

La dégradation « est liée à plusieurs facteurs externes », dont une explosion des dépenses en raison de l’inflation (avec un reste à charge pour les CHU de 585 millions d’euros en 2023), un manque de financement de mesures du Ségur de la santé et une baisse des recettes dues aux fermetures de lits après l’épidémie de Covid-19, expliquent les présidents. Ces chiffres « pèsent lourdement sur les espoirs d’embellie », récemment constatée sur le plan de l’attractivité des carrières et de la fidélisation des soignants, estiment-ils.

Un « turnover toujours important chez les infirmiers »

Les CHU ressentaient « un léger mieux en termes d’absentéisme », malgré un « turnover toujours important chez les infirmiers ». Même si des lits ont pu être rouverts ces derniers mois, plusieurs secteurs sont en grande difficulté, comme la gériatrie, la pédiatrie ou la psychiatrie, détaille dans le communiqué Rémi Salomon, qui représente les médecins.

Par ailleurs, les CHU sont « chargés d’une triple mission » de soins, de formation et de recherche, nécessitant « des finances saines et solides », observent encore les présidents. La situation actuelle va, selon eux, entraîner « un allongement des délais de paiement des fournisseurs et une fragilisation profonde des opérations d’investissement Ségur, dans un moment où le recours à l’emprunt est plus difficile et plus coûteux ». « A court terme, il est encore temps d’éviter le pire », plaident-ils.

Des maires ont demandé à s’entretenir avec Gabriel Attal

Ils appellent les pouvoirs publics à « compenser l’inflation » élevée de 2023 et à « restituer aux hôpitaux publics » la part de l’objectif national des dépenses de l’Assurance-maladie réservée aux hôpitaux, mais qui n’a pas été effectivement consommée. Un montant qu’ils estiment à 800 millions d’euros. Ils réclament enfin une « stratégie de financement à long terme ».

Dans un courrier adressé au premier ministre, Gabriel Attal, de nombreux maires de grandes villes dont Anne Hidalgo (Paris), Grégory Doucet (Lyon), Pierre Hurmic (Bordeaux) ou Martine Aubry (Lille), qui sont également présidents des conseils de surveillance des CHU de leurs communes, ont demandé lundi un « rendez-vous » pour pouvoir « présenter des propositions » au gouvernement.

Les hôpitaux publics, tous établissements confondus − des CHU au petit hôpital de proximité − réclament au gouvernement 1,8 milliard d’euros de financement supplémentaire pour 2023, dont 1,1 milliard au titre de l’inflation, selon des chiffres diffusés lundi par la Fédération hospitalière de France.

Le Monde avec AFP

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