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Sondage Viavoice : Rachida Dati à la Culture vue comme «opportuniste» en manque de crédibilité

Le gouvernement Attaldossier
La nouvelle ministre, symbole de la droitisation du gouvernement Attal, devra convaincre l’opinion du bien-fondé de sa nomination, alors que plus d’un Français sur deux la voit comme une mauvaise nouvelle pour la culture.
par Mina Peltier
publié le 29 janvier 2024 à 20h57

Elle part de loin. Perçue comme «ferme» (55%) et plutôt «engagée» (45%), c’est le manque de crédibilité à la Culture de la nouvelle ministre Rachida Dati qui ressort de l’enquête de l’institut Viavoice pour Libération (1). La moitié des personnes interrogées estiment ainsi que le secteur de la culture pâtirait de sa nomination rue Saint-Honoré et 44% la juge «inefficace». L’effet de nouveauté voulu et le franc-parler de Rachida Dati ne suffisent pas à combler son manque de popularité : 54% des sondés témoignent d’une opinion à l’encontre de cette proche de Nicolas Sarkozy.

En revanche, le coup politique est, semble-t-il, réussi : 60% des personnes interrogées par Viavoice se déclarent «surpris» de ce choix. L’ancienne ministre de Fillon (2007-2009) était jusqu’au 11 janvier un des symboles de la droite. Maire du VIIe arrondissement de Paris depuis plus de quinze ans, elle a annoncé, six jours après son arrivée dans le gouvernement Attal sa candidature à la tête de la capitale. Parmi les votants, 65% considèrent donc Rachida Dati comme une «opportuniste» et la moitié jugent sa nouvelle fonction au gouvernement incompatible avec sa volonté de briguer l’hôtel de ville.

Mais Dati au gouvernement illustre bien le virage à droite du macronisme. On est loin du «en même temps» ou de «l’engagement originellement macroniste de s’en tenir au pragmatisme et aux réformes efficaces bien avant les symboles», analyse Adrien Broche, responsable des études politiques chez Viavoice. Des changements ressentis par 55% des Français, qui déplorent ces «coups médiatiques et politiques», même s’ils sont «probablement réussis» puisque ces poids lourds politiques venus d’ailleurs amènent avec eux une «prime à l’expertise, à la nouveauté et le dépassement des clivages».

Dati doit donc convaincre. La ministre a choisi le «terrain» pour cela. Le 18 janvier, elle est embarquée par Emmanuel Macron à Clichy-sous-Bois. L’objectif est de «désenclaver» la culture, comme elle l’a affirmé lors de son deuxième déplacement le 22 janvier, cette fois-ci à Nontron, au cœur du Périgord. Sa «feuille de route» est, dit-elle, de lier la France périphérique et la banlieue pour créer une «culture pour tous» trop souvent dénoncée comme parisienne, élitiste… Comme Rachida Dati finalement : seules 22% des personnes interrogées dans notre sondage la trouvent «proche des gens».

(1) Sondage réalisé par Viavoice pour Libération. Interviews effectuées en ligne du 19 au 22 janvier. Echantillon de 1 000 personnes, représentatif de la population résidant en France métropolitaine, âgée de 18 ans et plus.

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