« La vérité, c’est que quand il y a des morts, on ne fait pas remonter » : aux urgences, l’heure du déballage

Les révélations chocs de soignants, décrivant dans notre journal comment les patients attendent des heures sur des brancards, et parfois y meurent, ont suscité une pluie de réactions. D’autres médecins confirment, les Français, eux s’indignent.

Depuis la publication de notre dossier ce week-end, de nombreux cris d’alertes, tout aussi tragiques, se font entendre. LP/Olivier Arandel
Depuis la publication de notre dossier ce week-end, de nombreux cris d’alertes, tout aussi tragiques, se font entendre. LP/Olivier Arandel

    Ils hurlent dans le silence depuis des années. « Que faut-il faire de plus ? souffle le docteur Pierre Mingasson, urgentiste à l’hôpital de Manosque (Alpes-de-Haute-Provence). Tant qu’on ne bloque pas les routes et Rungis, le gouvernement ne parle pas de nous ! » Quant aux annonces du Premier ministre attendues ce mardi, à l’occasion de son discours de politique générale, les blouses blanches n’y croient pas. Gabriel Attal n’a-t-il pas promis de mettre le sujet de l’hôpital « en haut de la pile » ?

    « La fracture est telle que l’on n’en attend rien, plus rien », lâche le médecin Patrick Pelloux. Face à l’inaction des autorités, quatre soignants du centre hospitalier de Versailles (Yvelines) ont donc décidé de se faire entendre et de révéler, dimanche dans nos pages, les conditions indignes de prise en charge aux urgences, « pire qu’en prison » : les malades sur des brancards qui faute de bras, de temps, de moyens, meurent parfois au milieu du couloir, sans que personne ne s’en rende compte. Un choc.