Le psychanalyste Gérard Miller accusé d’un viol et d’agressions sexuelles sous hypnose par trois femmes

Au moins trois femmes ont rapporté au magazine Elle avoir été agressées par le psychanalyste lors de séances d’hypnose organisées à son domicile. Âgé de 75 ans, l’homme nie fermement les faits.

    Trois femmes accusent le psychanalyste et réalisateur Gérard Miller d’agressions sexuelles et d’un viol, notamment lors de séances d’hypnose dont certaines très anciennes, dans une enquête publiée ce mercredi 31 janvier sur le site du magazine Elle, ce que conteste l’intéressé.

    Gérard Miller, 75 ans, assure à l’hebdomadaire « n’avoir jamais abusé sexuellement de quiconque, et ce en aucune circonstance ». Il avait anticipé cette publication, en indiquant sur X (ex-Twitter) vendredi avoir été informé par les deux autrices de la publication d’un article le « mettant gravement en cause ».

    « Dès que j’aurai eu connaissance de l’article, je réagirai dans les meilleurs délais ici même », avait-il alors écrit, chose qu’il a faite ce mercredi soir. « Avec toutes les femmes, j’ai la conviction de n’avoir contraint personne, prenant au pied de la lettre tout embarras, tout refus, et ce tout particulièrement quand je m’engageais sur le chemin de la séduction », a réagi Gérard Miller dans un long communiqué.

    Des faits de viol et d’agressions sexuelles

    Le magazine rapporte le récit de la journaliste et metteuse en scène Muriel Cousin, qui affirme avoir subi des attouchements lors d’une séance d’hypnose en 1990, alors qu’elle avait 23 ans. Il ne lui était alors pas « venu à l’esprit de porter plainte » car « à l’époque, ça ne se faisait pas ».

    Une autre femme dénonce un viol lors d’une telle séance en 2004, lorsqu’elle était âgée de 19 ans, après avoir assisté à une émission à laquelle participait le célèbre psychanalyste et chroniqueur, aujourd’hui engagé à gauche auprès de La France insoumise. Les faits se sont déroulés selon elle au domicile de Gérard Miller, après un jeu basé sur l’hypnose. « Je ne peux plus bouger. Je suis une poupée qu’on déshabille et à qui l’on peut faire ce que l’on veut », témoigne-t-elle.

    Par ailleurs, une jeune femme de 19 ans à l’époque en 1993, qui travaillait comme baby-sitter pour le psychanalyste, rapporte aussi une agression sexuelle alors qu’il la raccompagnait chez elle en voiture.

    « L’expression d’un refus » mettait fin « à ce qui ne devait pas aller plus loin »

    Selon le magazine Elle, une actrice du film « Terminale » (1998), sur lequel Gérard Miller était scénariste, « aurait subi une agression sexuelle, sous couvert d’une séance d’hypnose au domicile du psychanalyste, sur le divan de son cabinet ». L’actrice Anna Mouglalis évoque pour sa part un rendez-vous la même année avec le psychanalyste pour ce film. « Je me dis que rien ne va dans ce rendez-vous. L’atmosphère se tend, raconte-t-elle. Les jours suivants, sur le tournage, toutes les filles parlaient de son comportement problématique. L’une d’elles nous a dit s’être laissé hypnotiser et avoir eu un rapport sexuel. »

    Concernant ces séances d’hypnose évoquées dans l’article du magazine, Gérard Miller indique qu’il est arrivé que ces séances, qui étaient organisées en public « sans exception », aient lieu « lors d’une rencontre, mais cela ne changeait en rien leur déroulement, et encore moins le fait que l’expression d’un refus ou même la moindre manifestation de gêne mettaient immédiatement fin à ce qui ne devait pas aller plus loin ».

    Une interview du cinéaste Benoît Jacquot menée en 2011 par Gérard Miller pour les besoins d’un documentaire est remontée à la surface récemment. Le cinéaste y évoquait ses relations avec de jeunes actrices dont Judith Godrèche alors mineure, devant un Gérard Miller conciliant.



    Gérard Miller a dû s’en justifier : « Après avoir regardé la série de Judith Godrèche, qui revient avec une telle acuité sur ce qu’elle a vécu (...), il est encore plus évident pour moi que tout serait à revoir dans ce film, aussi bien le choix des intervenants, que la façon de les interroger ou mon commentaire », confiait-il au Parisien-Aujourd’hui en France le 9 janvier dernier.

    Contacté, le parquet de Paris nous fait savoir qu’il ne se saisir pas de ces faits. « En cas de révélation de faits de nature sexuelle par la presse, le parquet de Paris a pour politique de ne prendre l’initiative d’une enquête que s’il apparaît que la ou les victimes étaient mineures et donc démunies pour engager seules une procédure. Il est laissé le soin aux victimes majeures de faire le choix (...) de confier leur récit au parquet ou à un service d’enquête. Toutes ne le souhaitent pas », indique le parquet.