La nature prend son temps...
comme cette publicité !

Selon le patron de la CIA, les déboires de la Russie en Ukraine confirment son statut d'État vassal de la Chine

Russie
Evasion vidéo en chargement
Vidéo GEO : Les déboires de la Russie en Ukraine confirment son statut d'État vassal de la Chine

Dans une longue tribune publié par Foreign Affairs, le patron américain de la CIA William J. Burns dresse un portrait au vitriol de la Russie de Vladimir Poutine, dont l'échec à s'emparer de l'Ukraine montre la grande dépendance à ses alliés, la Chine, l'Iran ou la Corée du Nord.

Partager sur :

La suite sous cette publicité
La nature prend son temps...
comme cette publicité !

Le format, une longue tribune, ainsi que la plume qui l'a écrite, le patron de la CIA William J. Burns, imposent certes une certaine prudence quant aux propos tenus. Car sur la Russie notamment, ils ne font aucunement dans la dentelle.

Selon l'Américain, l'échec de Vladimir Poutine à soumettre l'Ukraine qu'il a essayé d'envahir montre que sa grande nation n'est plus si puissante, et qu'elle dépend désormais entièrement du bon vouloir de la puissante Chine, présentée comme le rival public numéro 1 de Washington, ou de ses alliés et fournisseurs sulfureux comme l'Iran ou la Corée du Nord.

La Russie serait responsable de nombreux brouillages de signaux GPS en Europe de l'Est, selon le chef de l'armée estonienne

L'obsession ukrainienne de Vladimir Poutine

Dans son texte, William Burns explique avoir passé deux décennies à tenter de comprendre les ambitions démesurées de Vladimir Poutine, et son désir de reformer un ensemble aussi grand et puissant que ne le fut l'empire russe ou l'URSS.

La suite sous cette publicité
La nature prend son temps...
comme cette publicité !
La nature prend son temps...
comme cette publicité !
EN IMAGES
Les 20 photos de propagandes les plus étranges de Poutine et Kim Jong-Un

"Cette obsession tragique et brutale a toujours plongé la Russie dans la honte, et exposé ses faiblesses, de son économie unidimensionnelle à ses prouesses militaires fantasmées en passant par son système politique corrompu", écrit Burns, sans retenir ses coups.

"La France vit dans un mythe de ce qu'elle a été" : l'Hexagone est-il prêt pour la guerre ?

Mais selon le patron de la CIA, la tentative d'invasion à grande échelle de l'Ukraine, malgré des offensives russes qui se poursuivent comme le détaille Newsweek, est d'ores et déjà un échec patent.

La suite sous cette publicité
La nature prend son temps...
comme cette publicité !

"Son but originel de se saisir de Kiev et de soumettre l'Ukraine s'est montré imbécile et illusoire. Ses armées ont subi d'immenses dommages. Au moins 315 000 soldats russes ont été tués ou blessés, les deux tiers du stock de blindés du pays ont été détruits, et le plan décennal de mobilisation tant vanté par Poutine s'est vidé de sa substance."

William Burns explique en outre que les actions du président russe en Ukraine ont poussé l'ouest à s'unir pour soutenir Kiev dans sa résistance, à relancer pour nombre de nations une course au réarmement voire à la préparation à une éventuelle guerre, et à renforcer cette Otan tant honnie et crainte, riche désormais de deux nouveaux membres, la Finlande et sans doute bientôt la Suède, ainsi que l'expliquait récemment Toute l'Europe.

Surtout, le patron de la CIA explique que la Russie n'est que l'ombre d'une grande puissance : "l'économie russe subit des revers sur le long terme, et le sort du pays a été scellé en tant qu'État vassal de la Chine".

La suite sous cette publicité
La nature prend son temps...
comme cette publicité !
La nature prend son temps...
comme cette publicité !

Bonne nouvelle pour l'Ukraine : elle devrait recevoir des "GLSDB", de très précieuses bombes planantes à longue portée

Une Russie dépendante, mais qui (pour l'instant) résiste

Il est vrai que la Russie dépend désormais en grande partie du bon vouloir de Pékin, qui ne s'est certes pas officiellement positionnée comme l'alliée de Moscou dans sa campagne en Ukraine, mais n'en tire pas moins du feu de très profitables marrons.

La Russie, son économie réelle et l'économie de guerre dans laquelle l'a lancé Vladimir Poutine, c'est vrai, dépendent en très grande partie de son colossal commerce d'hydrocarbures, source majeure de revenus pour la nation.

Les sanctions occidentales et le prix plafond imposés au pétrole russe se sont avérés moins efficaces qu'espéré pour gripper la machine de guerre du Kremlin, ainsi que l'expliquait Politico en décembre 2023. Elles ont en revanche poussé Moscou à rediriger ses flux d'exportation de l'Europe vers l'est et vers l'Asie, et à offrir son gaz ou son brut de l'Oural à des prix discount qui ont ravi l'Inde ou la Chine notamment.

La suite sous cette publicité
La nature prend son temps...
comme cette publicité !

"Protections magiques contre les serpents" : la sépulture d'un scribe royal mise au jour en Égypte révèle ses secrets

Une nouvelle dépendance qui, bien sûr, offre un grand pouvoir de négociation à ces deux pays, et en particulier à Pékin. Un exemple : comme nous l'expliquions, celle-ci fait ainsi jouer cette puissance pour renégocier les avantages dont elle pourrait tirer de la construction du pipeline géant Power of Siberia 2, crucial pour l'avenir économique de cette Russie tournée vers l'est.

Autre exemple de cette nouvelle fragilité, expliqué il y a peu par Bloomberg : si la Russie a grand besoin de la Chine et de ses produits pour continuer à produire ses armes, les banques d'État chinoises se détournent de plus en plus des échanges avec Moscou, de peur d'être frappées par des sanctions secondaires. Même chose pour les banques turques, ainsi que l'a expliqué Meduza ou Bloomberg à nouveau – Ankara est pourtant un partenaire commercial et souvent diplomatique crucial pour Moscou.

La suite sous cette publicité
La nature prend son temps...
comme cette publicité !
La nature prend son temps...
comme cette publicité !

BioPod : bienvenue dans les jardins du troisième type à Ivry-sur-Seine

Il est aussi très notable que la Russie ait dû se tourner vers l'Iran (les drones Shahed par exemple, désormais produit sous licence dans le pays, mais possiblement des missiles balistiques également) et la Corée du Nord pour alimenter en armes et munitions sa guerre à l'Ukraine.

L'afflux massif d'obus coréens – et là aussi, peut-être, de missiles – explique pour partie le regain de puissance des troupes du Kremlin et l'écrasant "rapport de feu" décrit par la Voix du Nord. Mais que se passerait-il si les deux pays décidaient de ne plus soutenir l'entreprise de Vladimir Poutine, et quels leviers de négociation cette dépendance militaire crée-t-elle ?

Une économie de guerre désormais en branle

La tribune de William Burns dans Foreign Affairs, qui par ailleurs rappelle que tout en Ukraine dépend de la continuation et de l'accélération de l'aide militaire de ses alliés, dit donc vrai. Mais elle ne dit pas tout. L'économie russe dépend effectivement entièrement des prix du pétrole : si le marché devait s'effondrer, nombre de choses seraient appelées à changer dans les budgets du Kremlin, entièrement tournés vers des dépenses militaires folles.

La suite sous cette publicité
La nature prend son temps...
comme cette publicité !

Le pays souffre en filigrane, de nombreuses crises profondes. Son déclin démographique n'annonce rien de bon. Une inflation galopante et des taux d'intérêt records font gronder le peuple, certains produits pourtant vitaux manquent dans les rayonnages (la "crise des œufs"), et l'envoi des hommes à la mort en Ukraine commence à faire monter l'ire les femmes de soldats (L'Express).

Angleterre : des fouilles exceptionnelles retracent 10 000 ans d'histoire dans les Cornouailles

Mais pour l'instant, la croissance économique du pays reste robuste, "bien meilleure que prévue" et meilleure qu'en Europe, comme l'a précisé La Tribune le 31 janvier. Si les chiffres de production n'atteignent pas encore des sommets, la mise en branle de l'économie de guerre semble porter ses fruits.

Selon le ministère britannique de la Défense, repris par Business Insider, Moscou peut déjà remplacer 100 blindés détruits par mois, et l'on pense à cette boulangerie industrielle qui produit à la fois du pain et des drones, dont le Financial Times avait raconté l'histoire il y a quelques semaines.

La suite sous cette publicité
La nature prend son temps...
comme cette publicité !
La nature prend son temps...
comme cette publicité !

Dans sa tribune, William Burns dit pour partie vrai. Mais les réalités sont changeantes, et nul ne peut dire encore si le temps jouera en faveur de Vladimir Poutine et d'un renforcement de la Russie, ou si au contraire il fera plonger la nation, dépendante de son nouveau maître chinois, au second rang.

Sur le même thème

"Donos" : dans la Russie en guerre de Vladimir Poutine, la délation est redevenue un sport national

Russie : curieusement, une bulle immobilière menace l'économie du pays

En Russie, l'économie est en feu et la banque centrale n'arrive pas à calmer l'incendie

Ne manquez aucun article en vous abonnant à GEO sur Google News
Outbrain

THÈMES ASSOCIÉS À L’ARTICLE

Outbrain
La suite sous cette publicité
La nature prend son temps...
comme cette publicité !

À DÉCOUVRIR SUR LE MÊME THÈME

Ichiro Ohara / Yomiuri / The Yomiuri Shimbun via AFP